Un chanteur poursuivi pour avoir contesté le voile obligatoire

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IranUn chanteur poursuivi pour avoir contesté le voile obligatoire

Le chanteur de pop iranien Mehdi Yarrahi fait l’objet de poursuites légales pour la diffusion d’une chanson contre l’obligation du port du voile, près d’un an après le début du mouvement de contestation déclenché par la mort de Mahsa Amini.

Mehdi Yarrahi, dans un extrait de son clip controversé.

Mehdi Yarrahi, dans un extrait de son clip controversé.

Capture d’écran YouTube

«À la suite de la diffusion d’une chanson illégale contestant les mœurs et coutumes de la société musulmane par Mehdi Yarrahi, une action en justice a été engagée contre lui», a indiqué dimanche l’organe de presse du pouvoir judiciaire, Mizan Online. Le chanteur de 41 ans, qui habite à Téhéran, a publié vendredi le morceau «Roosarito» («ton foulard» en persan) et un clip de trois minutes en faveur du «voile facultatif» en le dédiant aux «courageuses femmes iraniennes» qui ont participé au mouvement de contestation.

Depuis la Révolution islamique de 1979, le port du voile est obligatoire pour toutes les femmes, qui doivent dissimuler les cheveux dans les lieux publics. De plus en plus de femmes apparaissent cependant tête nue dans les grandes villes depuis un an.

Né dans la province arabophone du Khouzestan, dans le Sud-Ouest, Mehdi Yarrahi soutient régulièrement sur son compte Instagram la contestation déclenchée en septembre 2022 par la mort de Mahsa Amini, une jeune femme morte après avoir été arrêtée par la police des mœurs qui lui reprochait de ne pas avoir respecté l’obligation du voile.

Auteur de l’hymne des manifestants

Son morceau «Soroode Zan» («Hymne de la femme» en persan), sorti début octobre, était devenu un hymne pour les manifestants, notamment dans les universités.

Des centaines de personnes, parmi lesquelles des dizaines de membres des forces de sécurité, ont été tuées au cours des manifestations de l’automne. Des milliers de manifestants ont également été arrêtés, accusés par les autorités de participer à des «émeutes» fomentées par les pays occidentaux.

En 2018, Mehdi Yarrahi avait reçu le prix du meilleur chanteur de pop du festival de Fajr, le plus important événement musical du pays organisé par le gouvernement. Il a critiqué les autorités à plusieurs reprises dans ses concerts, notamment pour la discrimination à l’encontre des habitants du Khouzestan.

(AFP)

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