LausanneInspirés par les émeutes en France, des casseurs s’attaquent au Flon
Rameutés par des vidéos sur les réseaux sociaux, des individus se sont rassemblés au Flon samedi soir. Des déprédations ont eu lieu. La police totalise sept interpellations.
- par
- Pauline Rumpf
Scènes de guérilla urbaines à Lausanne ce samedi soir. Inspirés par les images des émeutes françaises, des individus se sont rassemblés au Flon, appelant à répandre la traînée de poudre allumée de l’autre côté de la frontière. Des appels ont tourné sur les réseaux sociaux, notamment Snapchat et Tiktok.
Et l’appel a pris. En début de soirée, des individus se sont attaqués à la Fnac, fracturant la porte et attaquant les policiers venus protéger les lieux. Des témoins ainsi que la police évoquent «plus d’une centaine de personnes», certaines armées de projectiles, par moments face à une poignée de policiers à moto, protégés par leur casque. Le magasin de chaussures Pomp it Up a également été attaqué. Une vitrine a été brisée. D’autres lieux ont aussi été touchés.
Pavés et cocktail molotov
Prévenue du risque de soubresauts, la police était présente sur place. Vers minuit, un certain nombre d’agents équipés de la tête aux pieds et munis de boucliers anti-émeutes étaient visibles aux abords des lieux vandalisés. Ils ne semblaient alors pas prêts de lever le camp, anticipant que la disparition momentanée des casseurs ne serait que temporaire.
«À de nombreuses reprises, les policières et policiers ont dû disperser les jeunes, cagoulés, agressifs, auteurs de jets de pavés et d’un cocktail Molotov à leur encontre», détaille la police lausannoise dans son bilan peu avant 5h du matin. Aucun membre des forces de l’ordre n’a toutefois été blessé. Ils étaient au total une cinquantaine mobilisés dans cette intervention, issus des polices lausannoise, vaudoise et communales alentour.
Sur les nombreuses terrasses du Flon, toutefois, les noctambules ne semblaient pas tellement perturbés par cette agitation. «On a vu des gens courir. On a vu passer la police, mais de loin», témoigne une jeune femme.
Sept interpellations, y compris dans la Fnac
À la fin de la nuit, les forces de l’ordre totalisent sept interpellations, et indiquent que le Tribunal des mineurs est aussi actif sur l’enquête, en parallèle du Ministère public. Une personne a même été cueillie à l’intérieur de la Fnac, dont la porte avait été fracturée. Parmi les personnes arrêtées, on trouve six mineurs: trois filles de nationalité portugaise, somalienne et bosniaque, âgées de 15 et 16 ans, et trois garçons de nationalité suisse, géorgien et serbe, âgés de 15 et 17 ans. Seul majeur: un Suisse de 24 ans. Des témoins évoquaient d’ailleurs des auteurs très jeunes, dont une partie aurait même «moins de 15 ans».
Au petit matin, il ne restait quasiment aucun stigmate de la nuit. La porte cassée du magasin Pomp it Up était couverte d’une planche en bois, celle de la Fnac avait à peine l’air un peu enfoncée. Dans les rues du Flon, pas un chat, si ce n’est la voirie qui, comme à son habitude, rendait impeccable le quartier. À 8h, il ne restait plus une trace des émeutes.
Toto Morand, fondateur des boutiques Pomp it up, a réagi sur sa page Facebook.