Diplomatie : Poutine poursuit son retour sur la scène internationale

Publié

DiplomatiePoutine poursuit son retour sur la scène internationale

En confiance après l’échec de la contre-offensive ukrainienne, le dirigeant russe se rendra, mercredi, aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite, puis il recevra le président iranien, jeudi. 

Vladimir Poutine limitait jusqu’alors grandement ses déplacements à l’étranger.

Vladimir Poutine limitait jusqu’alors grandement ses déplacements à l’étranger. 

AFP

Le président russe Vladimir Poutine se rend mercredi, aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite, avant de recevoir le président iranien à Moscou, jeudi, poursuivant son retour sur la scène internationale en dépit des tentatives occidentales de l’isoler.

Visite d’une journée 

Traité en paria par les Occidentaux et visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour la «déportation» d’enfants ukrainiens, Vladimir Poutine réservait jusque-là ses rares voyages à l’étranger à ses plus proches alliés. Il était par exemple absent des dernières grandes rencontres internationales: le sommet du G20 en Inde en septembre et celui des BRICS en Afrique du Sud en août. Vladimir Poutine avait expliqué éviter ces réunions pour ne pas «causer de problème» aux organisateurs.

Avec l’échec de la grande contre-offensive estivale ukrainienne sur le front, l’absorption du choc des sanctions occidentales par l’économie russe et l’attention internationale focalisée sur Gaza et Israël, Vladimir Poutine semble plus confiant. «Les visites de travail du président Poutine aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite auront lieu demain. Tout cela se déroulera en une seule journée», a précisé mardi aux journalistes le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.

Pétrole et Gaza au menu 

Selon le Kremlin, Vladimir Poutine rencontrera aux Emirats le président Mohammed ben Zayed al-Nahyane pour évoquer leurs perspectives de coopération et la situation au Moyen-Orient. A Riyad, il sera reçu par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, pour parler commerce, investissements et politique internationale. Dmitri Peskov a confirmé que le président russe évoquerait notamment le conflit israélo-palestinien, ainsi que les réductions de la production de pétrole dans le cadre de l’Opep+ dont la Russie est membre.

S’agissant du Proche-Orient, Vladimir Poutine s’est montré critique d’Israël, depuis le début de la guerre avec le Hamas, dénonçant la «catastrophe» humanitaire à Gaza et appelant à la création d’un Etat palestinien. Un message qu’il devrait marteler lors de ce déplacement dans le monde arabe. Lors d’un sommet virtuel du G20, à ce sujet, fin novembre, il avait accusé les Occidentaux de faire preuve d’indignation sélective en dénonçant son offensive en Ukraine, les interpellant sur l’«extermination des civils en Palestine».

AFP

Iran, Chine, Asie centrale

Concernant le pétrole, la Russie a annoncé la semaine dernière, son intention de renforcer sa coupe dans la production au moins jusqu’à fin mars 2024, pour «stabiliser les prix», en coordination avec l’Arabie saoudite, puissante partenaire au sein de l’Opep+, collectif réunissant les principaux pays exportateurs. Le Kremlin n’a pas indiqué si le président russe se rendrait à la COP28, la conférence internationale sur le climat qui se déroule actuellement aux Emirats.

Après sa visite au Moyen-Orient, Vladimir Poutine recevra jeudi, en Russie, le président iranien Ebrahim Raïssi pour des pourparlers. Selon l’agence de presse officielle iranienne Irna, Ebrahim Raïssi se rend à Moscou à la tête d’une «délégation politico-économique de haut rang». Avant cette séquence diplomatique, Vladimir Poutine s’était rendu en octobre en Chine, chez son allié Xi Jinping, une visite qui avait été l’occasion pour les deux dirigeants d’afficher leur proximité. Quelques jours auparavant, il s’était rendu au Kirghizstan, allié de Moscou, pour son premier voyage à l’étranger depuis le mandat d’arrêt émis par la CPI. Entre la pandémie et l’offensive en Ukraine, Vladimir Poutine limite ses déplacements depuis bientôt quatre ans.

(AFP)

Ton opinion

10 commentaires