Sports de combatLes dangers de la perte de poids express
En MMA, avant un combat, il y a la pesée. Le poids définit la catégorie du combattant. Certains athlètes pratiquent le «cutting», une pratique courante impliquant une déshydratation importante. Et parfois des complications.
- par
- C.L
Samedi 30 septembre, un combat de MMA opposait deux champions: Cédric Doumbé et Jordan Zébo. Le premier a mis le second K.-O. en 9 secondes. Performance impressionnante. Mais ce n’est pas ce qui a marqué le plus Jimmy Mohamed, journaliste à RTL.
En effet, c’est le physique du combattant Jordan Zébo qui l’a interpellé. Ce dernier aurait perdu 8,4 kg en 24 h pour faire ce combat, passant de 86 kg à 77,5 kg.
Le cutting est une pratique courante qui consiste à perdre du poids de manière plus ou moins importante avant un combat. En effet, la catégorie dans laquelle les athlètes concourent est définie par leur poids. Bien souvent, l’athlète signe son contrat et doit garder une masse corporelle correspondant à sa catégorie. Pour ce faire, de Jordan Zébo a perdu 10% de son poids, mais certains combattants peuvent aller jusqu’à 25% de leur masse corporelle. L’athlète va donc perdre du poids rapidement… pour le reprendre directement après la pesée.
Une pratique dangereuse
Évidemment, ce yoyo express n’est pas très bon pour le corps. L’athlète fait subir une perte de poids énorme à son corps pour ensuite le reprendre tout aussi rapidement. Et pour y arriver, la technique la plus efficace est la déshydratation.
Le sportif qui effectue ce «cutting» va arrêter de boire et de consommer du sel. Il va s’entraîner à jeun et habillé d’une combinaison de sudation. Il pourra également prendre des bains chauds ou des saunas. L’objectif étant de perdre le maximum d’eau grâce à la transpiration.
Cette déshydratation drastique est très dangereuse et un véritable fléau dans le monde des sports de combat. L’athlète risque en tout premier lieu d’avoir une sensation de soif insoutenable, ressentir de la fatigue, avoir des crampes musculaires, des maux de tête. Il risque aussi d’avoir des baisses de la tension artérielle, ce qui peut engendrer des malaises.
Causer la mort
Cette pratique peut engendrer des complications graves. L’une d’elles est la rhabdomolyse. Autrement dit, la destruction des tissus musculaires, ce qui risque de provoquer une insuffisance rénale et la libération de potassium dans le sang qui peut provoquer un arrêt cardiaque. Certains combattants sont ainsi décédés, après avoir pratiqué le «cutting».
Si les sportifs arrivent à perdre et reprendre leur poids rapidement, des études ont montré que seuls 23% réussissent à retrouver un bon niveau d’hydratation après le «cutting». 80% d’entre eux restent très déshydratés le jour du combat, ce qui diminue leur performance. Et ne pas oublier que notre cerveau baigne dans un liquide céphalorachidien, qui sert d’amortisseur dans la boîte crânienne. Une déshydratation extrême réduit cette capacité d’amortissement.