Guerre en Ukraine – Tuer Poutine? L’ambassade russe à Rome poursuit un journal italien

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Guerre en UkraineTuer Poutine? L’ambassade russe à Rome poursuit un journal italien

Un journaliste de «La Stampa» s’est penché sur l’utilité d’assassiner le président russe. Moscou dénonce une «incitation au crime», le quotidien répond que l’ambassadeur ne peut «nous apprendre le journalisme».

«La Stampa» a dit rejeter «les leçons de ceux qui traitent l’information de la façon dont on sait dans leur propre pays».

«La Stampa» a dit rejeter «les leçons de ceux qui traitent l’information de la façon dont on sait dans leur propre pays».

photo d’illustration AFP

«Et si l’assassinat de Poutine était l’unique voie de sortie» de la guerre en Ukraine? L’ambassadeur de Russie en Italie a porté plainte, vendredi, contre le quotidien turinois «La Stampa» après la publication d’un éditorial examinant l’hypothèse de l’élimination du président russe. Dans un article publié le 22 février, le journaliste et reporter de guerre Domenico Quirico écrit: «L’intervention militaire étant exclue, la solution diplomatique inopérante, il ne reste plus qu’à théoriser l’assassinat du Tsar de la main d’un proche.» «Le plan numéro un de Biden, de l’OTAN et des Européens est le suivant: que quelqu’un à Moscou assassine Poutine, nous libérant ainsi du fardeau», assure-t-il.

Mais ce reporter de guerre kidnappé à deux reprises, en Libye en 2011 puis en Syrie en 2013, conclut ainsi: «Sommes-nous certains que l’élimination violente du tyran ne provoquerait pas un chaos pire encore? On ne peut être que pessimistes.»

L’ambassadeur de Russie en Italie, Sergueï Razov, a déposé une plainte, vendredi matin, auprès du Parquet de Rome pour incitation au crime. À sa sortie du palais de justice, le diplomate a dénoncé un article «qui enfreint l’éthique, la morale et les règles du journalisme».

Soutien politique

Interrogé par l’AFP, le directeur de «La Stampa» a récusé «des accusations infondées». «Domenico a illustré cette théorie pour la démonter. Au-delà de la question morale, il écrit que le remède serait pire que le mal, car il risquerait d’exacerber l’esprit de vengeance de la Russie profonde», a plaidé Massimo Giannini. Il a par ailleurs dit rejeter «les leçons de ceux qui traitent l’information de la façon que l’on sait dans leur propre pays. Ce n’est pas l’ambassadeur russe qui peut nous apprendre le journalisme».

«La Stampa» a reçu le soutien de plusieurs partis politiques, et le sous-secrétaire d’État italien aux Affaires étrangères, Benedetto Della Vedova, a défendu «la liberté des journalistes italiens d’écrire et d’exercer leur profession». «C’est la différence substantielle entre l’Italie, l’Europe, les démocraties libérales et la Russie de Poutine, où les citoyens sont arrêtés uniquement parce qu’ils appellent une guerre une guerre», a-t-il tweeté.

(AFP)

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