Pandémie – Des anti-pass sanitaire «grimés» en déportés scandalisent l’Italie

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PandémieDes anti-pass sanitaire «grimés» en déportés scandalisent l’Italie

Le groupe de manifestants, arborant pyjamas rayés et matricules, comme les juifs dans les camps d’extermination, est descendu dans la rue samedi à Novare, ville entre Milan et Turin.

La présence d’anti-pass arborant des tenues rayées avec un numéro de matricule rappelant la tenue des déportés dans les camps de concentration nazis a été fermement condamnée par la classe politique italienne.

La présence d’anti-pass arborant des tenues rayées avec un numéro de matricule rappelant la tenue des déportés dans les camps de concentration nazis a été fermement condamnée par la classe politique italienne.

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Une manifestation, samedi à Novare, dans le nord de l’Italie, d’opposants au pass sanitaire «déguisés» en déportés a provoqué une onde de choc en Italie, aussi bien dans le monde politique que dans la communauté juive. Sur les réseaux sociaux, les images des protestataires soulèvent de nombreuses protestations.

«Avant-hier à Novare, on a vu des pyjamas à rayures symbole de la déportation dans les camps d’extermination nazis. Ce sont des images que je n’aurais jamais pensé voir», a dénoncé la présidente de l’Union des communautés juives italiennes (Ucei), Noemi Di Segni, dans une tribune publiée lundi par le quotidien «La Stampa».

Ce sont «des images empreintes de stupidité et d’ignorance absolue et en même temps dangereuses», a-t-elle estimé, jugeant «inacceptable de les considérer comme une manifestation de la liberté d’«expression». Il s’agit d’un «outrage intolérable».

Depuis le 15 octobre, l’obligation de présenter le pass sanitaire a été étendue à tous les lieux de travail, une mesure qui a entraîné des manifestations dans plusieurs villes de la péninsule. Les médias italiens se sont largement fait l’écho de celle de Novare, une ville de 100’000 habitants entre Milan et Turin.

En tête de cortège, des manifestants avaient revêtu des vêtements de prisonniers des camps d’extermination pour comparer les restrictions anti-Covid à la dictature nazie. Outre les rayures noires et blanches de leurs vêtements, certains manifestants s’étaient apposé un numéro, en allusion au matricule des prisonniers de camps comme celui d’Auschwitz. Le ministre italien de la Santé Roberto Speranza s’est dit «choqué».

Le maire de Novare Alessandro Canelli, membre de la Ligue d’extrême droite de Matteo Salvini, a exprimé sa ferme condamnation: «Comparer une position idéologique sur un vaccin ou un pass sanitaire à la page la plus tragique de notre Histoire et à des personnes qui ont été déportées, humiliées, torturées et assassinées est tout simplement honteux.» «Ils ne pouvaient pas choisir pire manière pour exprimer une position sur laquelle on peut être plus ou moins d’accord», a-t-il déploré.

Des Twittos réclament le licenciement de l’organisatrice

En première ligne de ces faux déportés, Giusy Pace, une infirmière, qui a organisé le défilé. Suite à la publication des images, elle a été relevée de toutes ses fonctions au sein de son syndicat, a annoncé lundi aux médias italiens le secrétaire général du groupement. Sur Twitter, certains internautes ont même réclamé le licenciement de l’infirmière.

Lundi, Giusy Pace s’est défendue dans la presse italienne d’avoir voulu comparer le sort des anti-pass à celui des déportés. «Il s’agit d’un malentendu, dit-elle au «Globalist». (…) Nous ne voulions pas nous comparer à Auschwitz, si j’avais voulu choisir un camp, j’aurais choisi Dachau (ndlr: le premier camp de concentration nazi, situé en Allemagne, près de Munich), où il y avait des politiciens et toutes les minorités.» Des «demi-excuses», selon le média, qui s’interroge sur Twitter: «Sont-ils plus idiots ou plus ignorants?»

(AFP/egr)

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