Football: Un Servette convalescent retrouve la victoire

Il fallait mettre fin à une hémorragie de quatre défaites consécutives: Servette l’a fait et c’est sans doute l’essentiel. Face à un Grasshopper qui bataille en queue de classement, mais qui demeure limité dans ses élans, les Grenat ont raflé les trois points indispensables pour se remettre dans le droit chemin. Un premier pas pour la suite. On pense à la demi-finale de Coupe dimanche prochain à Winterthour et ensuite au tour pour le titre, les cinq derniers matches de la saison.

Pour vraiment se rassurer, il aurait fallu plus de sérénité, quelques buts en plus, mais il faut croire que ce Servette qui sort d’une période sombre est encore convalescent. Ou alors qu’il lui faut d’abord ce genre de succès encore fragile avant de recouvrer pleinement confiance.

Contre GC, tout a commencé pourtant idéalement et très très vite. Trop vite pour GC et pour son gardien en tout cas. À la deuxième minute, Hammel se lançait dans le vide sur un centre de Tsunemoto: une aubaine pour Stevanovic, qui héritait du ballon pour le propulser sous la latte du but quasi vide. La deuxième minute de jeu n’avait pas encore expiré que les Grenat menaient déjà au score.

Après quatre défaites d’affilée, il y avait dans cette réussite précoce la promesse de jours meilleurs pour les Servettiens. René Weiler avait procédé à des choix forts: retour de Frick en titulaire dans la cage; Bronn en No 6 à la place d’Ondoua ou de Douline; Stevanovic basculé sur l’aile gauche, avec Bolla à droite; Kutesa en pointe, plutôt que Guillemenot ou Nishimura, Crivelli étant blessé. Un plan B en action, c’était nécessaire.

Mais Servette, convalescent de son passage à vide (un point sur les cinq rencontres précédentes), avait besoin de reprendre confiance. Avec Bronn en libéro du milieu, Cognat plus proche d’Antunes en soutien de Kutesa devant, c’était l’idée de trouver plus de solution en zone 3, la zone de vérité. Intention louable, avec des effets.

Autour de la 30e minutes, plusieurs séquences de possession avec des possibilités trouvées, des combinaisons, du jeu, bien plus que lors du dernier mois. Mais des difficultés encore, comme des scories qui subsistent. Comme si un mois d’échecs laissait des traces. Ce GC pas folichon qui lutte comme il le peut en queue de classement, pour tenter d’éviter le barrage qui lui est promis, a gentiment pris de l’assurance face à ces Grenat qui menaient au score sans être impressionnants.

Servette manquait de contrôle, de maîtrise collective, de constance dans ses élans et ses intentions. Les Sauterelles trouvaient des solutions trop facilement. Sans grand danger la plupart du temps, mais avec quelques alertes. En fait, c’est surtout sur des actions de rupture que Servette s’offrait des possibilités. Sans les convertir, sans inscrire ce but dit de la sécurité. Exemple flagrant à la 66e: après un corner de GC, une rupture d’école à quatre Grenat contre deux Zurichois. Le centre de Mazikou trouvait Stevanovic, mais la reprise filait au-dessus de la cage.