MexiqueUn procureur exécuté cinq jours après son entrée en fonction
Un lieutenant-colonel de l’armée mexicaine venait de prendre son poste de procureur quand il a été assassiné, samedi.
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Víctor Manuel Salas Cuadras a été «assassiné lors d’une fusillade par des tueurs à gages», selon la presse locale.
DRUn procureur a été tué samedi, quelques jours après son entrée en fonction. Les faits sont survenus dans un sud du Mexique gangrené par les groupes criminels et le trafic de drogue. Víctor Manuel Salas Cuadras a été «assassiné lors d’une fusillade par des tueurs à gages», qui «ont jeté son corps dans un village situé à dix km de là», a précisé le quotidien «El Sur». Une enquête a été ouverte pour «homicide qualifié», ont annoncé les services du procureur dans un communiqué, sans plus de détails.
Salas, un lieutenant-colonel de l’armée mexicaine, avait pris «cinq jours plus tôt» ses fonctions de procureur de la sous-région de Tierra Caliente, selon «El Sur». Il aurait été exécuté «par des membres présumés (du cartel de trafiquants de drogue) de la Famille Michoacana», a affirmé de son côté le quotidien national «Reforma».
Milices d’«autodéfense»
Au lendemain du meurtre, dans l’État voisin de Michoacán, région de transit connue de la drogue vers les États-Unis, un drone a largué une bombe artisanale. Elle a atteint le toit d’un bâtiment public, près duquel se tenait une réunion d’habitants contre le crime organisé. Ce rassemblement était organisé par des membres d’une milice d’«autodéfense» dont le fondateur, Hipólito Mora, avait été assassiné le 29 juin dernier.
La sous-région de Tierra Caliente se trouve au carrefour des États de Guerrero, Michoacán et de Mexico, et non loin de la capitale Mexico. Les violences y ont récemment augmenté, après le lancement en mai dernier par le gouvernement d’une opération militaire. Elle vise à protéger la population des exactions des cartels et de leurs affrontements avec des milices dites «d’autodéfense». Celles-ci sont constituées par des civils qui dénoncent la passivité des autorités face à la criminalité.
«Échec» de la lutte
Le gouvernement fédéral du Mexique a recensé 420’000 assassinats et au moins 100’000 disparitions depuis la fin 2006, lorsque les autorités ont décidé d’impliquer l’armée dans la lutte contre les trafiquants de drogue. Samedi à Cali (Colombie), les présidents mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador et colombien Gustavo Petro, réunis lors d’un sommet consacré au problème de la drogue, ont fustigé «l’échec» de la guerre contre le narcotrafic soutenue par les États-Unis. Ils ont demandé aux pays occidentaux une approche moins axée sur la répression.