Grippe aviaire en France«On est dans la gestion d’un vrai incendie viral»
Dans le Sud-Ouest, la hausse des cas de grippe aviaire s’accélère en mai. Il s’agirait d’«une crise majeure» et non d’une résurgence du virus.
La grippe aviaire, réapparue de façon précoce dans le Sud-Ouest début mai, continue d’accélérer sa progression avec plus de 50 foyers recensés dans des élevages de canards et de poulets, en particulier dans le Gers, a-t-on appris de sources concordantes lundi. «On est dans la gestion d’une crise énorme, un vrai incendie viral», a déclaré à l’AFP Bernard Malabirade, président de la chambre d’agriculture du Gers, où 41 foyers de grippe aviaire ont été dénombrés.
«La contamination est massive»
Dans les Landes voisines, 16 foyers ont également été détectés, selon un communiqué de la préfecture publié lundi soir, qui précise que «plus de 250’000 animaux ont ainsi déjà été euthanasiés» dans ce département. D’après le syndicat agricole Modef, 900’000 animaux ont été abattus au total dans les trois départements du Sud-Ouest depuis le début du mois de mai, ce qui en fait «une crise majeure et pas seulement une résurgence du virus», avance Christophe Mesplède, vice-président du syndicat dans les Landes.
Dans le Gers, où la situation est «évolutive» selon Bernard Malabirade, un nouvel épicentre est apparu près de Masseube, dans le sud du département, où plusieurs foyers ont été détectés. «La situation n’y est pas bonne, elle est même hors de contrôle», explique M. Malabirade.
«Le virus jusqu’auparavant concentré à l’ouest du département s’étend désormais au sud», a confirmé la préfecture du Gers à l’AFP, en référence aux premiers cas repérés à proximité des Landes début mai. L’épizootie a connu une accalmie en mars et en avril, avant de reprendre, beaucoup plus tôt qu’à l’accoutumée.
«Noël se joue maintenant»
Alors que l’arrivée des canetons dans les exploitations doit avoir lieu en juin, les éleveurs s’inquiètent déjà de la production de fin d’année, essentielle au maintien de l’économie de la filière. «Noël se joue maintenant et la gravité de cette crise se joue aujourd’hui. Si le dépeuplement continue, on est morts», souligne Mélanie Martin, présidente du Modef.
Au cours de cette épizootie 2022-23, six millions de volailles ont été abattues en France selon le Ministère de l’agriculture, après l’abattage de 22 millions de volailles en 2021-2022.