Hockey sur glaceEn devenant champion, Jan Cadieux a réussi son pari
Pour sa première saison complète sur un banc de National League, l’entraîneur de 43 ans a mené GE Servette vers le titre. Une récompense pour ce travailleur acharné.
- par
- Ruben Steiger Genève
Jeudi soir aux Vernets, GE Servette a remporté le premier titre de champion de Suisse de son histoire, après trois finales perdues (2008, 2010 et 2021). Ce triomphe porte la patte d’un homme, celle de Jan Cadieux. Le technicien – ancien joueur du club - a réussi son pari, celui qu’il s’était fixé le 22 mars 2022 après l’élimination sur la glace de Lugano.
«J’ai énormément de peine à réaliser ce qu’on vient de faire. Lors de la reprise en avril 2022, je suis arrivé avec une photo de la coupe et je leur ai dit que c’était ça ou rien, s’est remémoré l’entraîneur de 43 ans avec une voix tremblotante. Je me souviens que les joueurs m’ont regardé avec des grands yeux. Ce soir (ndlr: jeudi), ils l’ont fait et c’est l’accomplissement d’une année complète de travail.»
La principale réussite de Jan Cadieux aura été de créer une unité de groupe et de fédérer une équipe ultra-talentueuse autour d’un projet commun. «Toute la saison, on a su jouer en équipe et rester soudé, a-t-il déclaré avec fierté. Dès le premier jour, je leur ai dit que le talent ferait la différence et ce fut le cas dans cet acte VII. Mais le talent n’est rien sans la structure et le travail.»
Un apprentissage à grande vitesse
Intronisé entraîneur principal le 10 novembre 2021 après le licenciement de Pat Emond, Jan Cadieux a donc réussi l’exploit de décrocher son premier titre de champion à sa première saison pleine sur un banc. «C’était un challenge pour moi de gérer un groupe aussi fort et j’ai beaucoup appris cette saison.»
L’homme fort des Aigles, grâce à ce sacre, rejoint son père Paul-André au palmarès du hockey suisse. «Je n’ai pas pensé à cela pendant la partie. La seule chose qui me désole c’est qu’il n’ait pas pu être présent à la patinoire. Mon père a tellement fait pour ce sport en Suisse que ça va être difficile de le rattraper. C’est mon objectif mais j’ai encore beaucoup de travail.»
On ne pouvait pas laisser filer l’un des héros de la soirée sans l’interroger une dernière fois sur sa fameuse barbe magique, celle qu’il arbore depuis l’acte IV du quart de finale contre Lugano. «Dès que je sors d’ici, je vais enfin pouvoir aller la raser», s’est marré Jan Cadieux.