Grippe aviaireLa France entame lundi la vaccination obligatoire des canetons
Seule en Europe, la France débutera le 2 octobre la vaccination des palmipèdes contre la grippe aviaire afin d’éviter de nouvelles épidémies de cette maladie virale.
La grippe aviaire a conduit à l’euthanasie de dizaines de millions de volailles ces dernières années en France. Des cas de cette maladie virale avaient également été détectés en Suisse fin 2022 et en début de cette année. Alors pour éviter de nouvelles épidémies, la France débutera officiellement la vaccination des canards, le dimanche 1er octobre. Elle est le seul pays en Europa à introduire la vaccination obligatoire de canetons.
Les premières injections seront effectuées dès le lundi 2 octobre, a indiqué à l’AFP Jocelyn Marguerie, président de la commission aviaire de l’association de vétérinaires pratiquant en élevage SNGTV. Le programme cible les exploitations de plus de 250 canards de France métropolitaine (hors Corse), qu’ils soient élevés pour le foie gras, le magret et le confit (canards mulards) ou pour être vendus sous forme de filet et/ou d’aiguillettes (canards de Barbarie principalement en France). La profession a estimé qu’il faudrait vacciner une soixantaine de millions de canards d’ici à l’été prochain. A raison de deux doses par palmipède, la première commande de 80 millions de vaccins au laboratoire allemand Boehringer Ingelheim ne suffira pas. Paris devra donc lancer un autre appel d’offres.
La vaccination concerne des canetons récemment arrivés dans les élevages. L’injection se fait au 10e, puis 28e jour de vie du palmipède. «L’immunité commence à s’installer à partir de la première vaccination. Elle est pleine et entière un mois après la deuxième administration», soit en décembre pour les premiers vaccinés, explique Jocelyn Marguerie.
«Pas d’effet secondaire»
Le produit de Boehringer Ingelheim, qui se conserve au réfrigérateur, est injecté sous la peau, «à la base du cou entre les ailes», poursuit le vétérinaire. Il n’y a «pas d’effet secondaire» pour ce vaccin qui «a déjà fait ses preuves ailleurs», en Asie et au Moyen-Orient, où il est surtout administré aux poules. Une surveillance post-vaccinale est prévue pour s’assurer que la grippe aviaire ne circule pas à bas bruit.
Les vétérinaires superviseront la vaccination (commandes, traçabilité...) mais effectueront rarement l’injection: cette tâche incombera à l’éleveur, ses salariés éventuels et des techniciens de sociétés prestataires de services. «On va passer tous les 30 jours dans les élevages de canards pour faire des prélèvements afin de vérifier que le virus n’est pas rentré dans le bâtiment», précise le vétérinaire.
100 millions d’euros pour 2023-24
Le coût de cette campagne est estimé à près de 100 millions d’euros pour 2023-24, qui doivent être pris en charge à 85% par l’Etat et 15% par les filières de production. Par comparaison, la crise de 2021-22 avait coûté au moins 650 millions d’euros aux finances publiques, notamment pour indemniser les éleveurs dont les animaux ont été euthanasiés. La somme n’est pas connue pour 2022-23.
Les éleveurs n’ayant pas vacciné leurs canards ne seront pas indemnisés en cas d’abattage sanitaire.