Lausanne – GenèveDeux trains sur trois circuleront dès vendredi matin
Le trafic ferroviaire entre Lausanne et Genève sera partiellement rétabli, dans les deux sens, dès ce vendredi matin. Il faudra cependant compter sur des retards et des suppressions.
- par
- Fabrice Zwahlen
L’annonce va soulager plus d’un pendulaire: les CFF prévoient de rétablir le trafic ferroviaire entre Lausanne et Genève vendredi matin à la première heure. Cependant, les trains ne pouvant circuler qu’à vitesse limitée, 20 km/h à l’endroit de l’affaissement à Tolochenaz, et des limitations de capacité sont encore à prévoir pour plusieurs jours. Ainsi, les CFF invitent leurs clients à renoncer aux voyages non essentiels, dans la région.
Quatre trains par heure et par sens (deux RegioExpress et deux InterRegio) pourront assurer la liaison entre Lausanne et Genève au lieu de six en temps normal. Les trains qui circulent sans arrêt entre ces deux villes resteront donc supprimés. Au niveau du trafic régional, le S3 (Allaman – Villeneuve) circulera normalement et le S4 (Allaman – Palézieux) sera remplacé par bus entre Morges et Allaman. Des tranches horaires sont également prévues pour le trafic marchandises. Quelque 45 membres du personnel des CFF sont présents dans les gares de la région pour renseigner la clientèle.
Perturbations au moins jusqu’à mardi
Selon les estimations actuelles des CFF, cette exploitation limitée devrait durer au moins jusqu’à mardi prochain. En effet, la voie ferrée doit être durablement stabilisée dans les prochains jours pour permettre une vitesse d’exploitation plus élevée.
À la suite d’un affaissement en bordure de voie, mardi à 17 h 10, le trafic ferroviaire est interrompu à la hauteur de Tolochenaz. Plusieurs équipes de réparation, d’un effectif de vingt personnes chacune, sont mobilisées 24 h/24. Afin de combler les cavités qui se sont formées et de stabiliser le sol au moyen d’injections, les équipes sur place ont coulé plus de 25 m3 de béton. La nuit de mercredi à jeudi, des micropieux ont été installés afin de stabiliser le terrain. Ces travaux se poursuivent ce jeudi avec des forages et des travaux de stabilisation de la voie ferrée.
La classe politique sort du bois
Dans un communiqué commun diffusé ce jeudi après-midi, les cantons de Genève et de Vaud en appellent à la Confédération. «La stabilité de la mobilité au sein du deuxième pôle économique du pays dépend grandement d’une seule et fragile ligne de chemin de fer, rappellent-ils. Il s’agit d’une situation unique en Suisse entre deux grandes villes et régions. Quand cet axe central est rompu, comme ces jours, la situation devient intenable pour des dizaines de milliers de pendulaires et de voyageurs, mais aussi pour la desserte logistique.»
Les deux conseils d’État jugent «indispensable la réalisation d’une nouvelle ligne ferroviaire à l’horizon 2050 avec, comme première étape en 2035, la mise en service d’un tunnel à double voie entre Morges et Allaman et une gare souterraine à Genève conçue pour garantir les capacités à long terme.»