FranceSea Shepherd porte plainte après la découverte de six dauphins mutilés
L’ONG a recensé six cétacés morts la semaine dernière, échoués sur des plages du littoral atlantique français. Elle a fait savoir que sa plainte, contre X, serait déposée ce mardi.
L’ONG de défense des océans Sea Shepherd France a annoncé lundi «porter plainte contre X» après la découverte de plusieurs dauphins «mutilés et éventrés» sur des plages du littoral atlantique de ce pays. «La mer n’en finit plus de rejeter les cadavres de dauphins, capturés par les engins de pêche», a déploré l’association, qui a recensé six animaux morts la semaine dernière, dans un communiqué accompagné de photos.
Une «honte» pour la France
Chaque hiver, des centaines de cadavres de cétacés échouent sur le littoral atlantique. Les captures accidentelles par des engins de pêche sont une des principales causes de mortalité. Sea Shepherd dénonce «une honte» pour la France, regrettant le manque de «mesures concrètes» de la part de l’État.
Contactée, la présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali, a indiqué que la plainte serait déposée mardi. Celle-ci, qui concerne aussi la découverte d’un dauphin en Vendée (ouest), début janvier, vise l’article L415-3 du Code de l’environnement qui condamne l’«atteinte à la conservation d’espèces animales non domestiques».
L’État déjà condamné en 2020
Depuis 2016, l’observatoire Pelagis constate une aggravation de ce phénomène vieux de plus de 30 ans. Lundi, il alertait sur son site internet sur «un nouvel épisode intense de mortalité (…) observé sur la façade atlantique», «particulièrement précoce» – d’ordinaire, les taux de surmortalité sont recensés entre février et mars. Plus de 280 cadavres, dont 90% concernaient des dauphins communs, ont déjà été recensés cette année. La majorité «présentait des traces de capture dans un engin de pêche».
En 2020, la France avait été condamnée pour manque de protection des dauphins à la suite d’une précédente plainte de Sea Shepherd. Le tribunal administratif de Paris avait estimé que l’État avait «tardé à mettre en œuvre des actions concrètes au regard du constat d’épisodes récurrents (…) de surmortalité de cétacés sur la façade atlantique, en particulier dans le golfe de Gascogne». La même année, la Commission européenne avait ouvert une procédure d’infraction, jugeant que la France ne respectait pas ses obligations envers cette espèce protégée.