Accueil des réfugiésVillages de containers: «Le SEM cherche aussi des options en Suisse alémanique»
La conseillère fédérale Élisabeth Baume-Schneider a répondu lundi aux parlementaires critiques face aux annonces d’hébergement en containers à Tourtemagne (VS) et à Bière (VD).
- par
- Eric Felley
«Le SEM cherche des solutions en Suisse alémanique…» Après l’annonce la semaine dernière du Secrétariat d’État aux migrations (SEM) de créer des «villages de containers» pour héberger les requérants d’asile à Thoune (BE) Tourtemagne (VS), Bière (VD) et Bure (JU), la conseillère fédérale en charge du dossier, Élisabeth Baume-Schneider, a répondu aux interrogations des conseillers nationaux à l’heure des questions lundi au Conseil national.
Quels critères?
Le Valaisan Philipp Matthias Bregy (C/VS) lui a demandé: «Sur quels critères ces sites ont été choisis et pourquoi se trouvent-ils essentiellement dans de petites communes de Suisse romande?» Même question chez l’UDC Michael Graber (UDC/VS). Quant à Jacques Nicolet (UDC/VD), il s’étonnait que le canton de Vaud soit autant sollicité par le SEM. Tout bien calculé, le représentant vaudois est arrivé à une somme de 14 000 requérants d’asile dans son canton: «Le SEM fait-il preuve d’une parfaite proportionnalité?», s’est-il étonné.
La conseillère fédérale a rappelé que le Département de la défense collaborait avec le SEM pour trouver des solutions: «Une évaluation technique et juridique approfondie des terrains proposés par l’armée a conduit aux quatre emplacements mentionnés. Ceux-ci correspondent aux besoins définis par le SEM pour l’hébergement des demandeurs d’asile. Dans ces conditions, il n’est pas possible de répartir les infrastructures d’urgence entre les cantons au prorata de la population. Cependant, le SEM analyse encore d’autres options, également en Suisse alémanique».
Méthodes cavalières?
Comme la conseillère d’État vaudoise Isabelle Moret, Jacques Nicolet s’est également plaint des méthodes de communication du SEM qu’il a jugées «cavalières» dans le cas de Bière, Élisabeth Baume-Schneider a précisé que le SEM s’était excusé auprès des autorités de la commune: «Dans ce cas, le temps s’est accéléré: il y a eu une information dans la presse et sur des sites, puis un communiqué de presse, et, effectivement, il y a eu une incompréhension entre le canton et le SEM. J’en suis la première malheureuse».
Pas de tensions inutiles
Sachant que le sujet est chaud, elle ne veut surtout pas créer des tensions inutiles. «On va avoir l’occasion de discuter avec la conseillère d’État sur le fait de privilégier un dialogue de qualité, afin de construire des relations de confiance. Je ne peux, donc, que regretter cette situation. Vous imaginez bien qu’on ne cherche pas, dans un contexte déjà très sensible, voire très fortement émotionnel et de confrontation, à énerver les personnes responsables ou la population locale».
Combien de temps?
Enfin, Michael Graber voulait savoir jusqu’à quand ces «villages de containers» étaient prévus? «Les structures sont prévues pour une durée provisoire, il ne s’agit pas de long terme. À ma connaissance, elles sont prévues jusqu’à la fin de cette année, et au maximum pour deux années supplémentaires. Je dois encore vérifier ces données».