Élodie Varlet: «L’annonce de l’arrêt de Plus Belle la vie a été abrupt»

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InterviewÉlodie Varlet: «L’annonce de l’arrêt de Plus Belle la vie a été abrupt»

Comme ses collègues, l’actrice devra faire ses adieux au feuilleton de France 3 en novembre prochain. Elle aura passé seize ans dans la peau d’Estelle Cantorel.

Laurent Flückiger
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Laurent Flückiger

Interview: Laurent Flückiger Tournage: Festival de télévision de Monte-Carlo Montage: Yvan Golaz

Lancé en 2004 sur France 3, «Plus Belle la vie» s’arrêtera définitivement en novembre 2022. Élodie Varlet, qui fait partie des historiques du feuilleton en interprétant depuis seize ans le personnage d’Estelle Cantorel, était au Festival de télévision de Monte-Carlo. L’actrice de 38 ans nous raconte comment elle a digéré la nouvelle, ce que nous réservent encore les habitants du Mistral et quel sera son avenir, elle qui a rencontré le père de ses enfants sur le tournage.

Comment avez-vous appris que «Plus Belle la vie» se terminait?

J’étais dans le train et Anne Décis, qui joue le personnage de Luna, m’a envoyé un message avec l’article qui le révélait (ndlr.: en février dernier). C’était abrupt. De son côté, la production nous disait que rien n’avait encore été décidé. Ce temps de latence a été difficile à gérer. La production nous a avertis, nous les acteurs, de l’arrêt de la série en avril et c’est seulement début mai que l’annonce officielle a été faite.

L’annonce vous a surprise?

On le sentait venir depuis des années. Mais il n’y avait pas de signe précurseur, si ce n’est qu’on entendait que «Plus Belle la vie» s’essoufflait. Mais il y a eu plein de moments où ça s’est essoufflé et c’est toujours reparti. Il faut dire que, de toute façon, durer si longtemps n’est pas habituel à la télévision française. Avec le recul, je me dis que 18 ans c’est un bon chiffre. C’est la majorité et il faut prendre son envol.

Les acteurs arrivent encore à se motiver?

Plus que jamais. Il y a la motivation de faire quelque chose de bien, il y a évidemment plus d’émotion dans certaines séquences, surtout quand c’est la dernière d’un acteur, d’un technicien ou d’un réalisateur. On savoure chaque instant. Vous imaginez bien que, quand ça fait si longtemps qu’on travaille ensemble et qu’on sait que c’est la dernière fois qu’on verra untel sur le plateau, il y a les poils qui se hérissent.

Pour vous, quelle est la fin idéale de «Plus Belle la vie»?

Je crois que les auteurs se prennent bien la tête à ce sujet. Mais, comme il n’y a pas beaucoup de temps entre l’annonce officielle et l’arrêt pour travailler en profondeur sur une fin pour chaque personnage, je crois qu’ils essaient de faire quelque chose de choral. Cela laisserait la possibilité à chacun de revenir pour dire au revoir. Je pense qu’il y aura beaucoup de gaieté. L’envie de tout le monde est de dire: «Ça aura été une sacrée fête pendant dix-huit ans tous ensemble!»

«Plus Belle la vie» ne peut pas être «Game of Thrones»! On n’a ni le budget ni le temps ni les costumes.»

Élodie Varlet, actrice

Vous aviez 22 ans quand vous êtes arrivée dans la série. Vous en avez 38 aujourd’hui. Que vous a apporté «Plus Belle la vie»?

Ça m’a permis déjà de me jeter pleinement dans le métier de comédienne, alors que j’avais fait des études plutôt techniques et que je ne venais pas d’une famille de ce milieu. On dit souvent que «Plus Belle la vie» formate. C’est vrai, parce qu’on tourne vite. Mais j’ai eu la chance de tourner pas mal ailleurs et ça m’a beaucoup servi. Évidemment plus on a de temps plus on peut aller chercher des émotions différentes, et c’est hyperagréable. Le temps, c’est ce qui nous manquait en permanence dans «Plus Belle la vie». C’est en flux tendu, c’est le lot des quotidiennes. Aujourd’hui, les gens l’ont beaucoup plus à l’esprit. Ce ne peut pas être «Game of Thrones»! On n’a ni le budget, ni le temps… ni les costumes. (Rires.)

«Plus Belle la vie» vous a également beaucoup apporté dans votre vie privée…

Oui, j’y ai rencontré le père de mes enfants. Depuis, j’habite à Marseille, j’y ai des amis formidables. Bref, toute une vie que j’ai construite autour de cette série.

Comment envisagez-vous votre avenir professionnel?

J’ai envie de me laisser le temps, je ne veux pas me jeter à corps perdu dans une nouvelle quotidienne. J’écris et je me verrais bien faire de la réalisation. J’ai des projets et j’aimerais utiliser les contacts que j’ai noués avec «Plus Belle la vie» pour les mener à bien.

Quels sont ces projets?

Il y en a deux: une série qu’on écrit à plusieurs mains et une fiction très personnelle qui se passerait dans le Nord, vers Roubaix, d’où je viens.

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