JO de TokyoMujinga Kambundji: «On a une réelle chance de médaille»
Le relais 4 x 100 m emmené par ses locomotives Mujinga Kambundji et Ajla del Ponte entre en lice jeudi (10h) à Tokyo. Et si l’aventure commencée en 2011 s’offrait enfin une première consécration aux JO?
- par
- Sylvain Bolt Tokyo
Et si ce relais entrait dans l’histoire de l’athlétisme suisse pour de bon? «Nous avons le niveau pour décrocher une médaille, lâche sans détour Mujinga Kambundji, qui a couru ses deux premières finales olympiques à Tokyo (100 et 200 m). Nous sommes clairement meilleures qu’il y a deux ans à Doha où nous avions terminé quatrième des Mondiaux (ndlr: à huit centièmes du podium). J’ai vraiment hâte de voir ce qu’on est capables de réaliser. D’autres nations sont fortes mais il y a toujours cet espoir en relais.»
Le projet ambitieux du relais 4 x 100 m féminin a été bâti par Laurent Meuwly il y a dix ans. Le quatuor a évolué au fil des années et a connu des émotions en Yo-yo, du témoin perdu de Mujinga Kambundji (Européens de Zurich en 2014) au record national (42’’18 aux Mondiaux de Doha 2019). Mais il n’a jamais connu les honneurs du podium.
Ajla Del Ponte, Mujinga Kambundji, Salomé Kora et Riccarda Dietsche (préférée à la Vaudoise Sarah Atcho) veulent entrer dans l’histoire. «L’objectif a toujours été celui de décrocher une médaille, souligne le Jurassien Raphaël Monachon, qui a remplacé Laurent Meuwly en 2017. Nous avons réalisé une très bonne préparation à Tsukuba (à une soixantaine de km de Tokyo) et je crois que la confiance dans l’équipe est énorme après les exploits de nos deux locomotives du sprint. À nous de concrétiser ce rêve!»
Une émulation bénéfique au sprint helvétique
«Petite, je regardais toujours le relais et je rêvais d’en faire partie, poursuit Ajla del Ponte, qui a disputé une première finale du 100 m historique samedi à Tokyo. C’est un projet qui s’est construit peu à peu et qui a fait grandir le sprint suisse. Aujourd’hui, nous avons montré que notre pays comptait sur la scène internationale.»
Derrière la Tessinoise, qui a battu le record de Suisse du 100 m à Tokyo (10’’91) et Mujinga Kambundji, la concurrence est rude pour obtenir une place. «Il y a une véritable émulation autour de ce relais qui a fait augmenter le niveau du sprint dans le pays, se réjouit Raphaël Monachon.
«C’est une nervosité différente car je ne cours pas que pour moi en relais, souligne Mujinga Kambundji. Il faut un démarrage correct, un bon virage et réussir le passage du témoin. Avec les années, on a développé un véritable esprit d’équipe. On espère être bientôt récompensées!»