Fusillade de Highland ParkLe père du tueur avait parrainé son permis de port d’arme
L’auteur du massacre près de Chicago avait fait l’objet d’un signalement en 2019. Son père se retrouve désormais sous le feu des critiques.
- par
- Jonathan Zalts
Bobby Crimo, qui a tué sept personnes et fait plus de 30 blessés lundi lors d’une parade de la fête nationale près de Chicago, vouait une obsession aux armes à feu. La veille de la tuerie de Highland Park, il avait eu une conversation avec son père à propos du Danois de 22 ans qui avait ouvert le feu dimanche dans un centre commercial de Copenhague.
«Il a dit: Ouais, ce type est un idiot», se souvient Robert Crimo Jr auprès du «New York Post». Son fils aurait alors ajouté: «Des gens comme ça… [commettent des fusillades de masse] pour donner de l’importance à ceux qui veulent totalement interdire les armes à feu.»
Le père du tueur se dit «sous le choc» depuis le massacre perpétré par son fils. D’autant qu’il lui aurait parlé peu avant qu’il passe à l’acte. «Est-ce qu’il a fait une crise psychotique ou quelque chose comme ça?» s’interroge-t-il.
Menacé sa famille
Depuis le drame, Robert Crimo Jr fait face à des allégations selon lesquelles il aurait aidé Bobby à acheter des armes. Selon Vice, il lui est notamment reproché d’avoir parrainé la demande de permis de port d’arme de son fils en décembre 2019 parce qu’il avait moins de 21 ans.
Pourtant, deux mois plus tôt, Bobby Crimo faisait l’objet d’un signalement pour avoir menacé des proches. «En septembre 2019, nous avons reçu un rapport de danger clair et présent sur le sujet du département de police de Highland Park. Le rapport était lié aux menaces que le sujet a faites contre sa famille», écrit la police de l’État de l’Illinois dans un communiqué. Les autorités avaient alors saisi 16 couteaux, une dague et une épée à son domicile.
La police précise toutefois qu’aucune arrestation n’avait été effectuée et que personne n’avait souhaité porter plainte. Aucune information n’avait de plus été transmise quant à la nature des menaces ou la santé de mentale de Bobby Crimo. C’est pourquoi, au moment de sa demande de permis de port d’arme, il avait été jugé qu’il n’y avait pas de «base suffisante» pour refuser la requête.
«Rien fait de mal»
Entre 2020 et 2021, Bobby Crimo a donc passé quatre contrôles pour l’achat d’autant d’armes à feu. Parmi ces dernières, on retrouverait le puissant fusil «similaire à un AR-15» qu’il a utilisé pour la tuerie de Highland Park.
Mais son père se défend de toute implication dans ce massacre. «Il a tout acheté par ses propres moyens, et les armes sont enregistrées à son nom», assure Robert Crimo Jr au «New York Post». Et d’ajouter: «Vous savez, il y est allé en voiture, il les a commandées, il les a récupérées, ils ont vérifié ses antécédents pour chacune d’entre elles.»
Déclarant n’avoir «rien fait de mal» et être «furieux» des actes commis par son fils, il indique qu’il assistera à toutes les audiences de ce dernier et espère qu’il écope d’une «longue peine»: «C’est la vie. Vos actions ont des conséquences. Il a fait un choix. Il n’était pas obligé de le faire. Je pense qu’il y a là une maladie mentale, évidemment.»
Pour défendre leurs intérêts, Robert Crimo Jr et son épouse ont depuis engagé l’avocat Steve Greenberg, qui représentait jusqu’à récemment le chanteur R. Kelly, condamné à 30 ans de prison pour des crimes sexuels la semaine dernière.