Guillaume Canet: «Prendre quelques coups fait partie du métier»

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InterviewGuillaume Canet: «Prendre quelques coups fait partie du métier»

L’acteur français est à l’affiche d’«Acide», au cinéma dès le 20 septembre. Il revient sur sa transformation physique pour ce film, mais aussi sur les critiques qu’il a essuyées lors de la sortie de son «Astérix».

Fabio Dell'Anna
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Fabio Dell'Anna
Guillaume Canet campe le rôle de Michal, un père célibataire, dans le film «Acide».

Guillaume Canet campe le rôle de Michal, un père célibataire, dans le film «Acide».

AFP

Guillaume Canet revient sur le devant de la scène. Cette fois, pas à la réalisation d’un long métrage familial comme avec «Astérix et Obélix: l’Empire du Milieu» mais avec le rôle principal d’«Acide». Dans ce film catastrophe signé Just Philippot, il est le père d’une famille brisée qui tente d’échapper à des pluies acides meurtrières.

Selma (Patience Munchenbach), 15 ans, grandit entre ses deux parents séparés, Michal (Guillaume Canet) et Élise (Lætitia Dosch). Dans un monde qui va bientôt sombrer, ce ménage fracturé va devoir s’unir pour affronter ce désastre climatique.

Le long-métrage a été présenté au Festival de Cannes cette année et lematin.ch en a profité pour interviewer l’acteur de 50 ans. Posé sur la terrasse de l’un des hôtels de la Croisette, Guillaume Canet se livre sur l’importance de traiter de sujets environnementaux au cinéma.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce film?

Tout d’abord, ce personnage aussi fort, qui se retrouve dans des situations inhabituelles. Dans des moments extrêmes ou apocalyptiques, on ne sait pas forcément comment on réagirait. Est-ce qu’on serait ce personnage héroïque qu’on aimerait bien être? Serions-nous totalement généreux et altruistes? Cela m’intéressait de gratter dans cette direction. Sans oublier que ce film fait passer également un message, sans être donneur de leçons. Il ouvre l’esprit sur une conscience environnementale qui pourrait devenir une réalité.

Votre personnage n’est pas le plus sympathique…

(Rires.) Il faut essayer de comprendre pourquoi il est en colère. Quelles sont les injustices qu’il vit? Qu’est-ce qui peut le pousser à devenir aussi violent ou aussi antipathique? Cela le rend quelque part assez touchant. Bien qu’il ne soit pas le mec le plus sympathique, il est toujours là. Il continue de se battre et n’abandonne personne. Il est face à ces injustices depuis le départ en tant qu’ouvrier, et puis après en tant qu’homme face à ce déluge.

Le film traite du changement climatique. Que faites-vous personnellement pour la cause environnementale?

Je continue le combat que je mène depuis des années pour les paysans, les agriculteurs en difficulté (ndlr.: il soutient l’association Solidarité Paysans) et j’essaie de travailler avec des organisations, d’aller replanter des arbres, de faire ma petite part de choses… Je tente le plus possible de me servir de ma notoriété pour faire passer des messages à travers des campagnes ou des films.

Vous avez pris de la masse musculaire pour «Acide», non?

J’avais envie d’être costaud. Je trouve intéressant d’avoir cette ambiguïté entre cet homme qui est assez massif et qui, en même temps, n’est même plus capable de porter sa fille sur son dos tellement il a mal. Michal est un animal blessé, il a été complètement brisé.

J’ai dû prendre quelques kilos pour jouer Louis XVI dans «Le Déluge» et le résultat est vraiment impressionnant.

Guillaume Canet, acteur et réalisateur

Quelle est la transformation physique qui vous a le plus marqué dans votre carrière?

Il y a eu un travail de transformation assez important pour le film «Le Déluge» de Gianluca Jodice (prochainement en salle). Mélanie Laurent joue Marie-Antoinette et moi Louis XVI. J’ai dû prendre quelques kilos et le résultat est vraiment impressionnant. Bon… Je ne suis pas au niveau d’Obélix. (Rires.)

Votre film «Astérix et Obélix: l’Empire du Milieu» a comptabilisé plus de 4,6 millions d’entrées. On peut parler de succès.

Oui, c’est un très beau succès, car c’est un projet d’après-pandémie. Pour l’instant, il n’y a pas beaucoup de films qui ont fait mieux en France (seuls «Mario Bros» avec 7,9 millions d’entrées et «Barbie» avec 5,9 millions ont dépassé ce score). L’idée n’était pas de faire un record, mais je suis très heureux de voir que ça a bien marché.

Si l’idée n’était pas de faire un record, que vouliez-vous faire?

Le plus important était de réaliser un film qui plaise aux enfants. La BD s’adresse aux familles, aux parents, mais aussi beaucoup aux petits. Et j’ai toujours trouvé que la BD avait cette connotation de voyage pour en faire un projet cinématographique. Je voulais faire un long métrage d’aventures avec de l’action. Quand je vois les enfants me parler d’Astérix, je vois le voyage dans leurs yeux. Et ça, ça me fait très plaisir.

Vous envisagez un autre film dans le genre?

Pourquoi pas? On verra. J’ai toujours besoin d’un peu de temps entre les films. J’ai un peu de soucis à me projeter tout de suite dans une autre histoire. C’était cinq ans de travail, quand même. C’est beaucoup d’énergie. Il faut que je me ressource pour intégrer tout ce qui vient de se passer et avoir l’envie de raconter d’autres histoires.

Vous êtes parvenu à passer au-dessus des critiques reçues concernant «Astérix et Obélix»?

Ça ne me passe pas au-dessus. Cela voudrait dire que je m’en fous, et ce n’est pas le cas. C’est important d’écouter la critique. Après, ça peut faire du mal, ça peut heurter, blesser. Mais prendre quelques coups fait partie du métier. Cela m’aurait vraiment attristé si les gens n’avaient pas eu envie d’aller voir le film. Mais ils se sont déplacés et y sont même retournés.

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