BelgiqueAttentats de Bruxelles: ouverture du procès le 10 octobre 2022
Le 22 mars 2016, deux djihadistes s’étaient fait exploser à l’aéroport international de Bruxelles-Zaventem, et un troisième dans le métro de la capitale belge. Bilan: 32 morts et plus de 340 blessés.
Le procès des attentats djihadistes de mars 2016 à Bruxelles s’ouvrira le 10 octobre 2022 dans la capitale belge, a annoncé mercredi soir la cour d’appel, alors qu’une partie des accusés, dont Salah Abdeslam, est actuellement jugée pour les attentats de Paris.
Le procès démarrera ce lundi-là à 09 h 00 avec la composition du jury de la cour d’assises qui sera appelé à se prononcer sur la culpabilité de 10 accusés. «L’audience au fond débutera le jeudi 13 octobre 2022 à 09 h 00», a ajouté dans un communiqué Laurence Massart, première présidente de la cour d’appel de Bruxelles, qui présidera elle-même cette cour d’assises.
La durée du procès n’est pas précisée. Le parquet fédéral, qui représentera l’accusation, avait déjà indiqué qu’il pourrait se dérouler sur toute l’année judiciaire, soit jusqu’aux congés de l’été 2023. Environ un millier de parties civiles, proches de victimes, personnes blessées ou traumatisées, devraient réclamer la réparation d’un préjudice. Face à elles, les accusés répondront d’«assassinats dans un contexte terroriste».
Le matin du 22 mars 2016, deux djihadistes s’étaient fait exploser à l’aéroport international de Bruxelles-Zaventem, et un troisième dans le métro de la capitale belge. Bilan: 32 morts et plus de 340 blessés.
Sont appelés à comparaître au procès 10 hommes, dont le Français Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos ayant mené les attentats du 13 novembre 2015, ainsi que cinq autres djihadistes actuellement jugés avec lui à Paris pour leur participation à ces attaques qui avaient fait 130 morts dans la capitale française.
À l’ancien siège de l’Otan
Les attaques de Paris et Bruxelles avaient été organisées par la même cellule djihadiste et revendiquées à chaque fois par l’organisation djihadiste État islamique. Après le double attentat-suicide du 22 mars, l’enquête a rapidement révélé, notamment grâce à un ordinateur retrouvé dans une poubelle, que ses auteurs étaient liés à ceux du 13 novembre.
Outre Salah Abdeslam, le futur procès concernera le Belgo-marocain Mohamed Abrini, – l’«homme au chapeau» filmé le 22 mars à l’aéroport de Zaventem -, le Tunisien Sofien Ayari, complice de la fuite de Salah Abdeslam (arrêté avec lui le 18 mars 2016 à Bruxelles), et le Suédois d’origine syrienne Osama Krayem, qui a rebroussé chemin le 22 mars après avoir accompagné le kamikaze du métro.
Sont aussi visés par le renvoi aux assises deux autres Belgo-Marocains: Oussama Atar, cerveau présumé des attaques – probablement mort en Syrie et jugé par défaut à Paris -, et Ali El Haddad Asufi, un proche des frères El Bakraoui, deux des trois «kamikazes» du 22 mars. Seuls quatre des 10 accusés n’ont pas été inquiétés dans l’enquête sur le 13 novembre. Ils sont généralement soupçonnés d’avoir apporté une aide logistique aux principaux suspects à Bruxelles.
En Belgique, contrairement à la France, les attentats ne sont pas jugés par une cour d’assises spécialement composée (avec des magistrats uniquement), mais soumis à un jury populaire comme les autres crimes, ce qui rend encore plus complexe l’organisation d’une telle audience. Le procès doit se tenir en proche périphérie de la capitale belge à l’ancien siège de l’Otan, reconverti en bâtiment de justice ultra-sécurisé.
Dans son ordonnance rendue mercredi, Laurence Massart évoque les «contingences matérielles dues au caractère hors normes du procès», qui empêchent sa tenue dans la salle d’assises du vieux Palais de justice de Bruxelles. Celle-ci doit être laissée libre pour d’éventuels autres procès urgents, fait-elle valoir. Le 12 septembre, une audience préliminaire sera consacrée à la composition de la liste des témoins.