Attentat raté à ParisDeux cousins condamnés à 25 et 30 ans de réclusion
Sami et Aymen Balbali ont été condamnés à 25 et 30 ans de réclusion criminelle pour avoir organisé et perpétré un attentat manqué contre un immeuble d’habitations à Paris à l’automne 2017.
Deux cousins, Sami et Aymen Balbali ont été condamnés vendredi soir respectivement à 25 et à 30 ans de réclusion criminelle pour avoir organisé et perpétré un attentat manqué contre un immeuble d’habitations du XVIe arrondissement de Paris à l’automne 2017.
La Cour d’assises de Paris spécialement composée a assorti cette peine d’une période de sûreté des deux tiers pour les deux hommes: Aymen, 34 ans, originaire d’un quartier pavillonnaire de Brétigny-sur-Orge et fiché S pour sa radicalisation, et Sami, 37 ans, gérant d’une société de livraison. Pour ce dernier, de nationalité tunisienne, la cour a prononcé une interdiction définitive de séjour sur le territoire français. Le parquet national antiterroriste avait requis la réclusion criminelle à perpétuité pour ces deux accusés qui comparaissaient notamment pour tentative d’assassinat.
En pleine nuit du 30 septembre 2017, alors que plusieurs attaques avaient ciblé dans les mois précédents des lieux symboliques de la capitale, un engin incendiaire artisanal avait été déposé dans l’un des halls du 31 de la rue Chanez, dans l’ouest de Paris. Les quatre bonbonnes de gaz et les litres d’essence auraient pu souffler la vingtaine de logements et leurs occupants. Le plan a échoué malgré neuf tentatives de mise à feu. La cour a jugé que ce projet d’attentat avait été organisé par les deux cousins, dont l’ADN a été retrouvé sur place.
Quatre condamnations prononcées
Durant le procès commencé le 7 juin, Aymen Balbali, ancien chauffeur de taxi corpulent et visé par des écoutes de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a fait valoir un droit au silence à géométrie variable. Esquivant nombre de questions, dont celles sur le choix de la cible, il a toutefois assuré ne pas avoir adhéré à l’islam radical terroriste, en dépit des nombreux documents relatifs au groupe djihadiste État islamique retrouvés dans ses affaires.
Au sujet de Sami Balbali, contre lequel pesaient beaucoup moins d’éléments à charge, la cour a estimé qu’il avait joué un «rôle secondaire». Un troisième homme a été reconnu coupable comme eux d’association de malfaiteurs terroriste criminelle: Amine Abbari, 35 ans, originaire des Ullis (Essonne) et approché fin 2016 par les services de renseignement pour infiltrer des réseaux islamistes, comme deux agents en ont témoigné devant la cour. Au RSA au moment des faits, celui qui se rêvait gendarme adolescent, réalisait des vidéos sur l’islam avec Aymen Balbali.
«J’ai vu la radicalité d’Aymen Balbali mais j’ai pas vu qu’il pouvait être violent. La DGSI n’ont plus ne l’a pas vu», a-t-il plaidé. Ce début de collaboration, finalement avorté en mai 2017 selon la DGSI, n’est pas de nature à l’exempter de poursuite pénale a cependant conclu la cour qui l’a condamné à huit ans de prison, loin des trente années de réclusion requises par le ministère public. Un quatrième homme, cousin éloigné des Balbali, a été condamné à cinq mois d’emprisonnement pour le vol d’une voiture utilisée lors de l’attentat manqué.