Réchauffement climatiqueLes concentrations des gaz à effet de serre ont battu des records en 2022
Pour la première fois, les concentrations moyennes mondiales de CO₂ ont dépassé de 50% les valeurs préindustrielles, alerte l’ONU.
Les concentrations de gaz à effet de serre, responsable du changement climatique, ont battu des records en 2022, une tendance qui n’est pas près de s’inverser, a alerté l’ONU mercredi, appelant à réduire d’urgence la consommation de combustibles fossiles. Ce d’autant qu’environ 80% des émissions de gaz à effet de serre proviennent des pays du G20.
Pour la première fois, en 2022, les concentrations moyennes mondiales de dioxyde de carbone (CO₂), le gaz à effet de serre le plus important, ont dépassé de 50% les valeurs préindustrielles. Elles ont continué à augmenter cette année, d’après l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
Les taux de méthane et de protoxyde d’azote explosent
Les concentrations de méthane (CH4) ont également augmenté et les niveaux de protoxyde d’azote (N2O), le troisième grand gaz à effet de serre, ont connu entre 2021 et 2022 leur plus forte progression annuelle jamais observée.
En 2022, la concentration dans l’atmosphère en dioxyde de carbone s’élevait à 417,9 parties par million, celle de méthane à 1923 parties par milliard (ppb) et celle de protoxyde d’azote à 335,8 ppb. Soit une progression de 150%, 264% et 124%, respectivement, par rapport à l’année 1750.
«Malgré des décennies d’avertissements de la part de la communauté scientifique (…) nous continuons à aller dans la mauvaise direction», commente le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, dans un communiqué.
Les effets du réchauffement actuel vont durer des décennies
Le chef de l’OMM dresse un sinistre tableau de l’état à venir de la planète: «Les conditions météorologiques deviendront plus extrêmes: chaleur intense et fortes précipitations, fonte des glaces, élévation du niveau de la mer et réchauffement et acidification des océans», et «nous assisterons à une flambée des coûts socio-économiques et environnementaux».
Le dioxyde de carbone, responsable d’environ 64% de l’effet de réchauffement du climat, provient principalement de la combustion de matières fossiles et de la production de ciment, indique l’OMM.
Tant que les émissions se poursuivront, le CO₂ continuera à s’accumuler dans l’atmosphère et à générer une hausse de la température mondiale. Étant donné la durée de vie du CO₂, le réchauffement déjà observé persistera pendant plusieurs décennies, même si les émissions nettes sont rapidement réduites à zéro.
Pas de baguette magique
«Il n’y a pas de baguette magique pour faire disparaître l’excès de dioxyde de carbone de l’atmosphère», a relevé Petteri Taalas, qui juge «urgent de réduire la consommation de combustibles fossiles».
Le méthane, contribuant à hauteur de quelque 16% au réchauffement climatique, demeure une dizaine d’années dans l’atmosphère. Son taux d’accroissement l’an dernier a été légèrement inférieur au taux record observé entre 2020 et 2021, tout en étant largement supérieur au taux d’accroissement annuel moyen des dix années précédentes.
Quant au taux d’accroissement l’an dernier du protoxyde d’azote, à l’origine de 7% environ du réchauffement, «il n’a jamais été aussi élevé à l’époque moderne».