Justice françaiseHuit mois avec sursis pour une alerte à la bombe à Versailles
Pour une des sept fausses alertes ayant touché le monument en neuf jours, un homme suivi pour schizophrénie a été jugé, lundi, en comparution immédiate.
«Le trône de Louis XIV va sauter. À plus. Faites évacuer»: un homme de 37 ans a été condamné, lundi, à huit mois d’emprisonnement avec sursis, pour avoir provoqué l’évacuation du château de Versailles en lançant une fausse alerte à la bombe.
«Je suis désolé, navré pour les gens et le château», a marmonné, lundi, à la fin de l’audience de comparution immédiate devant le Tribunal correctionnel de Versailles, cet homme suivi pour schizophrénie. Il avait été arrêté vendredi, au lendemain de sa fausse alerte.
Sept fausses alertes en neuf jours
Alors que les alertes à la bombe se sont multipliées dans les aéroports et les lieux publics en France, depuis l’attentat d’Arras, le 13 octobre, le château de Versailles a été particulièrement visé, avec sept fausses alertes et autant d’évacuations en neuf jours.
Selon des chiffres fournis lundi matin par la Chancellerie, 64 enquêtes judiciaires ont été ouvertes à la suite d’alertes à la bombe depuis l’attaque djihadiste qui a coûté la vie au professeur de français Dominique Bernard.
L’avocat du château de Versailles, Me Cyrille Mayoux, a affirmé, lundi, que le préjudice causé au monument pour l’évacuation de jeudi, n’était pas encore chiffrable, tout en évoquant «un ordre de grandeur de 100’000 à 150’000 euros». Il a demandé un renvoi au civil pour évaluer les dommages.
Il n’aurait pas pris son traitement ce jour-là
Le prévenu a reconnu avoir passé un appel téléphonique jeudi, après avoir vu les chaînes d’information relayer les précédentes évacuations du château, qui avait été évacué dans la foulée d’environ 11’000 visiteurs présents au moment de l’alerte. Lors de cet appel, il avait déclaré «Le trône de Louis XIV va sauter. À plus. Faites évacuer.»
Une expertise psychiatrique a évalué que le prévenu, schizophrène à tendances paranoïaques, qui a affirmé ne pas avoir pris son traitement ce jour-là, pouvait être jugé. «Il n’a pas pensé deux secondes à l’enjeu médiatique, à Arras et au conflit israélo-palestinien. C’est quelqu’un de fragile, de malade», a fait valoir son avocate devant des journalistes après l’audience.
De fait, après son appel, passé du téléphone de son père, il avait répondu quand la police l’avait rappelé, même s’il avait refusé de donner son identité.
Il va mettre de l’argent de côté pour indemniser le château
Son sursis probatoire est accompagné d’une obligation de soins de nature psychiatrique et d’une obligation d’indemniser l’établissement. L’avocate a indiqué que son client était «soulagé». Ce dernier a assuré qu’il allait commencer à mettre de l’argent de côté pour pouvoir indemniser le château. Une nouvelle audience pour décider du montant des dommages et intérêts a été fixée au 26 février 2024.
Les autres alertes visant le palais, ont été placées en ligne sur un site gouvernemental et sont plus difficiles à tracer.