RussieMoscou ne veut plus d’un groupe d’investigation sur l’armée russe
Les autorités ont sanctionné l’entité Conflict Intelligence Team accusée de participer à des campagnes de propagande antirusses initiées depuis l’étranger.
Les autorités russes ont déclaré jeudi «indésirable», entraînant de facto son interdiction, le groupe d’investigation Conflict Intelligence Team (CIT), réputé pour ses enquêtes sur les activités de l’armée russe à travers le monde. Le Parquet général russe a indiqué avoir pris cette décision en estimant que le CIT participait à des «campagnes de propagande antirusses initiées depuis l’étranger et visant à promouvoir des protestations et des idées destructives». «L’objectif principal de ce groupe de pseudo-journalistes est de rassembler et publier des informations sur les forces armées russes, notamment les informations personnelles de militaires russes utilisées ensuite pour les discréditer», ajoute le Parquet.
Le CIT, fondé en Russie, a émergé en 2014 en publiant des enquêtes sur les forces russes impliquées dans le conflit en Ukraine. Pour ses investigations, il repère et vérifie des informations et images publiées en accès libre sur internet. Il a notamment couvert les activités de forces russes en Libye, en Syrie, en Centrafrique, en plus de l’Ukraine.
En Russie, les collaborateurs d’une organisation «indésirable» encourent de graves poursuites judiciaires. Le créateur du CIT, Rouslan Leviev, qui vit aux États-Unis et est poursuivi en Russie pour diffusion de «fausses informations» sur l’armée russe, a affirmé jeudi que tous ses employés se trouvaient hors du pays et étaient donc «plus ou moins en sécurité». Mais il a souligné, lors d’une émission diffusée sur la chaîne YouTube du journaliste Alexandre Pliouchtchev, que cette interdiction faisait courir de «risques sérieux» aux bénévoles du CIT se trouvant toujours sur le territoire russe. «Une partie (de nos bénévoles) sont en Russie, mais ils sont anonymes, nous n’avons pas de base de données qu’il serait possible de pirater pour faire fuiter leurs noms, on essaye de prendre toutes les mesures pour leur sécurité», a-t-il assuré.
Depuis l’offensive du Kremlin contre l’Ukraine, en février 2022, les autorités russes répriment sans relâche ceux osant dénoncer le conflit.