Une province du Canada expérimente la dépénalisation des drogues dures

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CanadaLa Colombie-Britannique expérimente la dépénalisation des drogues dures

Après l’Oregon et le Portugal, la province canadienne, qui comprend Vancouver, tente de dépénaliser la possession de petites quantités de produits stupéfiants sur une période de trois ans.

La Colombie-Britannique a dépénalisé, ce mardi, la possession de petites quantités de fentanyl et autres drogues dures, un changement radical de politique pour tenter d’endiguer la crise des opiacés.

La Colombie-Britannique a dépénalisé, ce mardi, la possession de petites quantités de fentanyl et autres drogues dures, un changement radical de politique pour tenter d’endiguer la crise des opiacés.

AFP

Une province de l’Ouest canadien a dépénalisé, mardi, la possession de petites quantités d’héroïne, de fentanyl et autres drogues dures, un changement radical de politique pour tenter d’endiguer la crise des opiacés, qui a tué des milliers de Canadiens. À sa demande, la Colombie-Britannique, cinq millions d’habitants – la plus grande ville étant Vancouver – est la première province canadienne à connaître cette exception, expérimentée uniquement jusqu’ici dans l’État américain de l’Oregon et au Portugal.

Depuis ce mardi, et pour une période de trois ans, les adultes pourront avoir sur eux jusqu’à 2,5 grammes de drogues pour leur usage personnel. Jusqu’ici, les cas les plus graves de possession de drogues dures prévoyaient des amendes et des peines d’emprisonnement.

«La situation n’a jamais été aussi urgente.»

Carolyn Bennett, ministre canadienne de la Santé mentale et des dépendances

«La situation n’a jamais été aussi urgente», a déclaré Carolyn Bennett, ministre canadienne de la Santé mentale et des dépendances, lors d’une conférence de presse à la veille de l’entrée en vigueur des nouvelles règles. «Les effets de cette crise de santé publique ont dévasté les communautés de la Colombie-Britannique et du Canada», a-t-elle ajouté. Lors de l’annonce de cette mesure, en mai dernier, elle avait précisé que ce projet pourrait être appliqué dans d’autres provinces.

Six surdoses fatales par jour depuis 2016

La Colombie-Britannique, épicentre de cette crise au Canada, a recensé plus de 10’000 décès par surdose depuis qu’elle a déclaré l’état d’urgence sanitaire, en 2016. Soit six personnes par jour. Et durant la première vague de la pandémie, en mai 2020, le nombre de décès liés aux overdoses dans la province était supérieur au nombre de morts du coronavirus, la plongeant dans une double crise sanitaire.

Kathryn Botchford, dont le mari, Jason, est mort d’une surdose en 2019, espère que ce changement permettra de lever une partie de la honte qui entoure la consommation, pour permettre aux gens de demander de l’aide. «Quand j’ai découvert la façon dont il était mort, je me suis dit qu’il devait y avoir une erreur», raconte-t-elle. Elle ignorait alors qu’il se droguait.

«Les gens cachent leur dépendance»

La stigmatisation et la honte entourant la consommation de drogues «poussent les gens à cacher leur dépendance», confirme Bonnie Henry, responsable de la Santé publique de la Colombie-Britannique. «Cela signifie que de nombreuses personnes meurent seules», ajoute celle qui plaide depuis longtemps en faveur d’une nouvelle politique.

Depuis 2017, le Canada a investi plus de 800 millions de dollars canadiens pour répondre à la crise des opiacés, responsables en grande partie de la stagnation de l’espérance de vie ces dernières années.

(AFP)

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