Parlement européenLe successeur d’Eva Kaili est désormais connu
C’est un Luxembourgeois, Marc Angel, qui succédera à la vice-présidence du Parlement européen, après un scandale de corruption présumée qui a conduit Eva Kaili en prison.
Le Parlement européen a élu mercredi un socialiste luxembourgeois pour remplacer la Grecque Eva Kaili, écrouée dans une affaire de corruption présumée, à la fonction de vice-président de l’institution. Le Parlement européen compte quatorze élus ayant la fonction de vice-président, à qui la présidente, Roberta Metsola, délègue certaines missions, et qui peuvent présider les débats et les séances de vote.
Dans un vote à bulletin secret tenu dans l’hémicycle du Parlement européen à Strasbourg, Marc Angel, 59 ans, eurodéputé depuis 2019 (groupe S&D, gauche), a été désigné vice-président par 307 voix, la majorité absolue, au 2e tour.
Quelques jours après son incarcération en Belgique, Eva Kaili s’était vu retirer ses fonctions de vice-présidente par le Parlement européen et exclure du groupe S&D. Celle qui est néanmoins toujours eurodéputée est soupçonnée, comme son conjoint assistant parlementaire et un ex-eurodéputé, d’avoir reçu des centaines de milliers d’euros du Qatar pour influer sur les prises de position du Parlement européen sur l’émirat, qui nie toute corruption.
«La nécessité d’une rupture»
Longtemps député au parlement luxembourgeois, Marc Angel était opposé à l’Italienne de la Ligue Annalisa Tardino (groupe ID d’extrême droite), qui a obtenu 185 voix, et à l’écologiste française Gwendoline Delbos-Corfield (98 voix). Les premier et troisième groupes parlementaires, PPE (droite) et Renew (centristes et libéraux), n’avaient pas présenté de candidat dans le cadre d’un accord politique de répartition de certaines fonctions politiques entre les partis.
Les élus français du groupe PPE ont déploré que le respect de cet accord politique ancien passe avant une volonté de sanctionner le groupe S&D, dont les élus au cœur du Qatargate faisaient partie. «Il nous paraît totalement inconcevable de redonner aujourd’hui un blanc-seing à ce groupe», a déclaré François-Xavier Bellamy, au nom des huit députés français du PPE, évoquant «la nécessité d’une rupture» après l’éclatement du scandale.