Coup de théâtreGros pataquès au Grand Conseil vaudois sur fond de harcèlement sexuel
La députée d’Ensemble à Gauche-POP, Élodie Lopez, a fait une allusion à la moralité du député PLR Jean-Luc Bezençon. Celui-ci lui a demandé des excuses et la présidente a dû finalement lever la séance.
- par
- Eric Felley
Journée inédite au Grand Conseil vaudois, où la traditionnelle séance du mardi a tourné court. Après 19 minutes de débat mardi après-midi, la députée d’Ensemble à Gauche Élodie Lopez est intervenue pour répondre au député Jean-Luc Bezençon (PLR), qui venait de s’exprimer longuement dans un débat sur les zadistes du Mormont. Le député avec également évoqué le cas de sa collègue de gauche, Mathilde Marendaz, visée par une plainte des policiers vaudois, qui lui reprochent, en tant que députée, d’avoir manqué de respect à leur profession.
«On a tout intérêt à être irréprochable»
«M. Bezençon, a déclaré Élodie Lopez, je me permets juste de dire que quand on se permet de faire des leçons de morale, et comment on devrait se comporter depuis la place d’un député vaudois, j’espère que vous prendrez connaissance de la directive émanant du Bureau, qui a été publiée aujourd’hui, concernant le harcèlement sexuel. Parce que j’estime que, quand on se permet de faire des leçons de morale aux autres, on a tout intérêt à être irréprochable».
Sonné, Jean-Luc Bezençon a attendu quelques minutes avant de réagir, dénonçant une «diffamation» et exigeant immédiatement des excuses: «Sans quoi je crois que plainte va être déposée, parce que c’est inadmissible ce qui vient d’être dit devant 150 députés, c’est un scandale…» Certains de ses collègues de droite sont intervenus pour prendre sa défense et regretter qu’Élodie Lopez ait «franchi la ligne rouge». Celle-ci a repris la parole, non sans difficulté, pour préciser ce qu’elle attendait de la part des élus, d’une manière générale, «qu’il soit de droite ou de gauche»: un comportement en accord avec la directive du Bureau. Mais elle n’a pas fait d’excuses.
Cela n’a de loin pas suffi à Jean-Luc Bezençon plus remonté que jamais. La présidente du Grand Conseil, Séverine Evéquoz, a alors suspendu la séance durant une heure pour que les chefs de groupe se concertent sur la suite à donner à cet esclandre. Mais cela n’a pas apporté l’apaisement nécessaire à la reprise des débats. Une bonne partie des représentants du PLR et de l’UDC ont alors quitté la salle en signe de protestation. Le quorum n’étant plus atteint, la présidente a dû lever la séance.