FootballSion hurle au scandale. À tort ou à raison?
Le deuxième penalty sifflé contre les Valaisans les a privés d’un succès important sur Zurich. Gros plan sur les événements.
- par
- Daniel Visentini
Revenu dimanche du Letzigrund avec un point et pas trois, le FC Sion est en colère. Les Valaisans ont mené deux fois au score et par deux fois ont été rejoints par le FC Zurich par la grâce de deux penalties, chacune des actions conduisant à la punition suprême étant passée au crible de la VAR.
Les émotions en moins, retour sur les événements. Le premier penalty avait déjà courroucé les esprits sédunois: la tentative de Marchesano avait obligé Fickentscher à concéder un corner que le No 10 Zurichois s’apprêtait d’ailleurs à tirer quand l’oreillette de Sven Wolfensberger a grésillé. En direct, l’arbitre n’avait rien vu. C’est la VAR qui est intervenue. C’est son rôle.
Madame Esther Staubli, préposée VAR pour les séquences de possibles penalties, a estimé, en revoyant rapidement les images, qu’il y avait un contact suspect entre Ziegler, qui s’opposait à la reprise de Marchesano, et l’attaquant zurichois.
L’image le montre relativement clairement: en voulant contrer Marchesano, mais arrivant légèrement en retard, le défenseur valaisan marche sur le pied de son adversaire. Le ballon est déjà parti, mais la scène montre l’intervention litigieuse.
Il serait bien que ce cas d’école fasse jurisprudence auprès du corps arbitral, pour plus de cohérence, si c’est la ligne adoptée. Parfois, si le ballon est parti et que la faute intervient ensuite seulement, elle est oubliée, comme si elle n’existait pas puisque l’occasion était déjà manquée. C’était samedi soir par exemple le cas lorsque le Servettien Pflücke subissait une faute d’un défenseur saint-gallois après avoir tiré, sans aucune intervention de la VAR.
Retour au Letzigrund. Sion y reprend l’avantage. S’accroche après la pause à cette précieuse victoire qui se dessine. Arrive la 76e minute de jeu. Cette fois Sven Wolfensberger siffle en direct un penalty contre Sion, pour une intervention qu’il estime fautive d’Araz sur Boranijasevic.
Depuis le centre technique de la VAR, Esther Staubli intervient à nouveau. La première fois, c’était pour un penalty oublié par le directeur de jeu. Là, c’est pour un penalty accordé qu’elle estime «discutable». Les images montrent qu’Araz touche le ballon, légèrement, mais il est clair que la balle est touchée: elle accélère un peu après l’intervention du Valaisan, sans s’éloigner complètement du champ d’action de Boranijasevic. Le pied d’Araz ne pouvant s’évanouir comme par magie, il est ensuite un obstacle à la frappe du Zurichois, qui le heurte, ce qui motive le directeur de jeu à siffler un penalty. Est-ce parce que le ballon est encore jouable par Bornijasevic que le penalty est maintenu? C’est la seule explication. Elle est à l’origine de la colère des Valaisans.
Autrement dit, la VAR a fait des misères à Sion. Molière n’est pas loin: «C’est être d’un naturel trop dur que de n’avoir nulle pitié de son prochain.» Mais l’Avare a toujours raison.
Ce n’était pourtant pas l’épilogue. Deuxième acte de ce penalty: Blerim Dzemaili voit son envoi détourné par Safarikas (qui avait remplacé Fickentscher, blessé). Mais la joie est de courte durée. Le penalty doit être retiré. Le juge de touche lève immédiatement son drapeau pour signaler que le portier valaisan n’avait aucun pied qui touchait la ligne au moment du tir de Dzemaili. Le règlement, c’est le règlement.
Enfin, cerise sur le gâteau à venir peut-être pour les Valaisans, il y a eu quelques emportements, pour dire toute la frustration face à cet arbitrage problématique selon les Sédunois.
Dimitri Cavaré y est allé d’un commentaire sur Twitter. Il y a un mois, Dzemaili, pour avoir ouvertement critiqué les arbitres à la mi-temps d’une rencontre à Saint-Gall, avait écopé d’un match de suspension, le juge disciplinaire ayant estimé ses propos insultants et injurieux.
Cavaré sera-t-il lui aussi rattrapé par la patrouille? Cela ferait beaucoup pour le FC Sion…