Coupe du monde 2022: Jean-Pierre Nsame: «J’ai tenté de prévenir le staff…»

C’est une surprise comme seul ou presque peut offrir le Cameroun. Le genre de contre-pied auquel il faut être prêt avec les Lions indomptables. Quinze joueurs ont pris part à la défaite de jeudi face à la Suisse. Et c’est… Jean-Pierre Nsame qui a été envoyé le premier répondre aux questions de la presse, cantonné au banc durant toute la rencontre. Ça n’empêchait pas le meilleur buteur actuel de Super League d’avoir des choses à dire (comme toujours). Mais ça l’a forcé à dégêner l’humour dans certaines situations. «Si la chaleur a posé problème aujourd’hui? J’ai plutôt eu froid moi…»

Les Camerounais avaient sorti la grosse artillerie communicative avant cette rencontre. Parlant notamment de «trois points déjà comptabilisés face à la Suisse» et de la première Coupe du monde qui reviendra à un pays d’Afrique. Dans les faits, la sélection de Rigobert Song a réalisé une première période cohérente, qui laissait apparaître son travail préparatif en amont du Mondial. Tout en rappelant qu’elle n’est pas non plus vraiment un favori au titre planétaire. Evidemment. La seconde mi-temps est arrivée. Et l’illusion est définitivement tombée.

La faute à un but, qui a complètement changé la face de la rencontre. C’est là que tombe la confiance de Jean-Pierre Nsame, qui ne ressemble pas à de la fanfaronnade. «À la pause, j’ai tenté d’avertir notre coach assistant. Je voulais le prévenir d’un détail tactique, sur lequel montrer davantage de prudence. Et à la 48e, la situation que je redoutais s’est produite.» C’est la réussite de Breel Embolo. La seule du match. Jean-Pierre Nsame n’en dira pas plus sur ce fameux détail tactique. Il glissera simplement un sourire complice lorsqu’il lui est demandé si cela concerne le fait de toucher Granit Xhaka entre les lignes.

Pour le reste, le buteur de Young Boys a vu ce que beaucoup ont vu. Une Suisse mise en difficulté en première mi-temps («On peut mener 2-0. Toutes les situations qu’on se crée, c’est la preuve de notre crédibilité), et nettement plus sereine ensuite («Elle peut en mettre trois après la pause. On n’a plus su créer se frisson après le but»). Match terminé. La Suisse avance, le Cameroun non.

Restait encore une scène notable après le coup de sifflet final. «JPN» s’est approché de Breel Embolo. Pour lui dire quoi? «Je l’ai félicité de son attitude sur son but (ndlr: le buteur de Monaco aux deux parents camerounais, né à Yaoundé, n’a pas célébré). C’est une grande forme de respect. Ça dit beaucoup de la personne qu’il est. Est-ce qu’il nous aurait fait du bien aujourd’hui? Ce dont je suis sûr, c’est qu’il est très bien à sa place en ce moment.» Les supporters suisses ne diront pas autre chose.