Hockey sur glace – LHC: Luca Boltshauser, le monde à l’envers ou presque

Dans le sport - et le hockey sur glace en particulier -, tout peut très vite basculer. Au Lausanne HC, la situation des gardiens en est la parfaite illustration. 

Alors qu’il se dirigeait vers un rôle de titulaire pour les play-off, Tobias Stephan s’est blessé à une hanche le 3 mars face à Lugano. La mésaventure l’a tenu à l’écart des patinoires une dizaine de jours seulement. Mais pendant son absence, Luca Boltshauser a réalisé trois blanchissages d’affilée. Et ainsi complètement relancé la hiérarchie des gardiens.

Le No 29 lausannois a certes cédé sa place à Tobias Stephan pour le dernier match de la saison régulière à Berne et le premier des préplay-off, mais surtout parce qu’il était malade. Pour le reste, c’est lui qui a été aligné lors des deux actes décisifs contre Ambri. Et c’est encore lui qui devrait être titularisé vendredi soir à la BCF Arena pour le début des quarts de finale face à FR Gottéron.

«Globalement, on a la chance de pouvoir compter sur deux derniers remparts qui peuvent être performants en play-off, sur deux compétiteurs», se réjouit Cristobal Huet, le coach des gardiens des Lions. Autrement dit: le staff technique du LHC a un «bon» problème à ce niveau. Rien de tel qu’une concurrence féroce pour se tirer vers le haut. Tant qu’elle est saine bien sûr.

Loin de nous l’idée d’insinuer qu’elle ne l’est pas à Malley. Pas du tout. En revanche, force est de constater que le favori du moment (Boltshauser) est le même joueur que le club vaudois a décidé de remplacer par Ivars Punnenovs en vue de la saison prochaine. Et au final, celui des deux gardiens qui s’inscrira toujours dans le projet lausannois en 2022-2023 (Stephan) devrait se retrouver sur le banc pour l’acte I des play-off. 

«Pour l’instant, on veut simplement gagner, commente Cristobal Huet. Alors on part avec celui qui est le plus chaud, même si on ne sait jamais ce qui peut se produire sur la glace. Tobi est quelqu’un d’intelligent. Il sera là l’an prochain, oui. Il a encore du bon hockey à nous donner. On va avoir besoin de lui, dès ces play-off.»

Il faut admettre un fait: cela semble compliqué de renvoyer sur le banc un dernier rempart qui a enchaîné trois blanchissages en fin de saison régulière, lorsque l’équipe se battait pour le top 6, puis qui a affiché un pourcentage d’arrêts de 95,92% en barrages. 

La situation implique-t-elle malgré tout une gestion particulière sur le plan humain? «Tobi a conscience qu’il est important pour le groupe, et qu’il le sera potentiellement aussi sur la glace durant ces séries. Car encore une fois, on ne sait pas comment ça peut tourner… Une chose est certaine: il s’entraîne très fort. Il veut être prêt dès qu’il aura la chance de revenir devant la cage. Personnellement, je préfère l’attitude d’un gars qui a envie de montrer quelque chose plutôt que celle d’un type qui s’en fout. C’est gage de compétitivité et de sérieux. A ce niveau, on est servis avec Tobi.»