Proche-Orient: Israël et le Hamas pourraient être tous deux accusés de crimes de guerre

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Conflit Israël-HamasLes deux camps pourraient être accusés de crimes de guerre

Le Hamas et Israël se «bombardent mutuellement sans discernement», sans viser uniquement le personnel militaire, ce qui constituerait un crime de guerre, selon des experts.

Israël a annoncé lundi un «siège complet» de la bande de Gaza, coupant notamment l’approvisionnement en eau, en nourriture et en électricité, ce qui pourrait constituer un crime de guerre.

Israël a annoncé lundi un «siège complet» de la bande de Gaza, coupant notamment l’approvisionnement en eau, en nourriture et en électricité, ce qui pourrait constituer un crime de guerre.

AFP

Prise d’otages, tueries de masse, bombardements d’un territoire en état de siège: le déchaînement de violences en Israël et à Gaza a choqué le monde.

Cela fait six jours que des centaines de combattants du Hamas se sont infiltrés en Israël pour tuer un millier de civils dans la rue, chez eux ou en pleine rave party, prendre en otage plus de 150 personnes, semer la terreur sous un déluge de roquettes. En réponse, Israël a effectué des milliers de frappes pour pilonner le Hamas. Plus de 1200 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza.

Des experts juridiques ont déclaré à l’AFP que les deux camps pourraient être accusés de crimes de guerre.

Définition d’un crime de guerre

Les «crimes de guerre» se définissent comme des violations graves du droit international commises à l’encontre de civils ou de combattants pendant un conflit armé. Plus de 50 atrocités sont définies dans le Statut de Rome, le traité fondateur de la Cour pénale internationale (CPI), parmi lesquelles le meurtre, la torture, le viol, la prise d’otages. Cela comprend également les attaques intentionnelles dirigées contre des biens à caractère civil, qui ne sont pas des «objectifs militaires».

L’attaque du Hamas est-elle un crime de guerre?

«C’est vraiment terrible car il y a des violations des lois de la guerre de la part des deux parties», a déclaré Melanie O’Brien, professeure invitée en droit international à l’Université du Minnesota.

Concernant le Hamas, elle souligne la prise d’otages massive: «C’est une interdiction générale. Il n’y a aucune condition qui peut le justifier (...) C’est un crime de guerre», a-t-elle déclaré à l’AFP. Au cours de l’attaque samedi du festival de musique Supernova, dans le désert du Néguev, 270 festivaliers ont été abattus ou brûlés dans leur voiture par des militants du Hamas.

Des jeunes ont tout tenté pour fuir la rave party de l’horreur.

Qu’en est-il de la réponse d’Israël?

«Du côté israélien, je dirais que le plus clair est la déclaration d’un siège complet, empêchant l’entrée de nourriture, de carburant, d’eau et d’énergie. En termes de responsabilité pénale, la famine est un crime de guerre», a déclaré Ben Saul, professeur de droit international à l’Université de Sydney, à l’AFP.

Israël a annoncé lundi un «siège complet» de la bande de Gaza, coupant notamment l’approvisionnement en eau, en nourriture et en électricité. Le droit international exige que les parties à un conflit «autorisent et facilitent le passage rapide et sans entrave de l’aide humanitaire destinée aux civils dans le besoin», a souligné O’Brien. En outre, le Hamas et Israël se «bombardent mutuellement sans discernement», pas uniquement le personnel militaire, ce qui constitue également, estime-t-elle, un crime de guerre.

Les difficultés de la CPI: Gaza est-elle occupée?

La situation est compliquée pour la Cour pénale internationale (CPI) autour d’Israël et des Territoires palestiniens. Israël n’est pas membre de la CPI et refuse de coopérer aux enquêtes de la CPI. De plus, une autre difficulté est la qualification de «national» ou d’«international» du conflit, liée au statut des territoires palestiniens, explique Saul.

«Le problème avec (la bande de) Gaza est que la moitié des juristes internationaux disent qu’elle est occupée, l’autre moitié dit qu’elle ne l’est pas. Si elle est occupée, c’est un conflit international, la liste complète des crimes de guerre s’applique en vertu du Statut de Rome», a-t-il souligné. «C’est une question juridique importante pour le tribunal, qui reste encore à trancher».

(AFP)

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