Colombie - Les migrants haïtiens campent aux portes de la jungle du Darien

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ColombieLes migrants haïtiens campent aux portes de la jungle du Darien

En lisière de la très dense jungle tropicale, ce sont plus de 500 migrants venus d’Haïti qui s’apprêtent à entreprendre un long périple jusqu’aux États-Unis.

Des migrants haïtiens attendent dans la ville de Necoli en Colombie, vendredi.

Des migrants haïtiens attendent dans la ville de Necoli en Colombie, vendredi.

AFP

Près de 500 migrants haïtiens campaient samedi à la frontière nord de la Colombie, se préparant à entamer à pied la traversée de la jungle du Darien, frontalière du Panama et périlleuse étape de leur longue odyssée vers les USA par l’Amérique centrale.

Installés dans de petites tentes habituellement utilisées par les randonneurs, les migrants campent sur une colline, à un jet de pierre de l’entrée de l’épaisse jungle tropicale, a constaté une équipe de l’AFP. Auparavant, ils ont traversé par bateau le Golfe d’Uraba, depuis la bourgade portuaire colombienne de Necocli, pour débarquer dans le village d’Acandi, d’où ils marchent jusqu’à l’entrée de la forêt primaire.

Certains empruntent des motos, payés quelques dollars, ou même des chevaux loués par les paysans locaux.

Environ 300 dollars pour traverser la forêt

La traversée du Darien, une jungle montagneuse infestée de serpents, parsemée de ravins et où sévissent des gangs criminels, dure de deux à trois jours.

Des passeurs -surnommés localement les «coyotes»- les accompagnent à la frontière pour environ 300 dollars.

Cette marche à travers la forêt tropicale est sans doute l’étape la plus difficile du voyage vers les USA de ces migrants haïtiens venus du Brésil, du Chili ou d’Argentine, où la plupart étaient installés depuis plusieurs années, après avoir fui le tremblement de terre de 2010 dans leur pays (qui avait fait plus de 200'000 morts). Pendant des années de travail dans ces pays d’Amérique du Sud, ils ont eu le temps d’économiser et ils disposent de dollars pour financer leur odyssée.

«Nous, les Haïtiens, nous vivons la situation la plus difficile au monde», assure Michaud Noel, 40 ans, qui voyage avec son frère et sa fille de 14 ans. Dans le campement, certains ont déclaré à l’AFP qu’ils dormiraient sur place et qu’à l’aube dimanche, ils poursuivraient leur voyage dans la jungle. Ils sont arrivés chargés de jerricans d’eau potable et d’autres provisions. Il y a des dizaines d’enfants dans la caravane.

Malgré les innombrables difficultés de leur périple, et l’annonce de l’expulsion par les États-Unis de milliers de leurs compatriotes, les migrants restent fermes dans leur désir de réaliser leur «rêve américain». «La plupart d’entre nous ont des familles en Haïti qui attendent notre aide», explique M. Duneu, gravissant, bagages à la main, une colline menant au campement de tentes. La route «est un peu lourde», commente-t-il.

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