Vaulx-en-Velin (F)Dix morts dont cinq enfants dans un incendie d’immeuble
Le choc et la colère règnent après l’effroyable sinistre qui a ravagé un immeuble dans la banlieue est de Lyon.
Dix morts, dont cinq enfants, et 19 blessés, dont quatre entre la vie et la mort: un incendie «effroyable» a ravagé un immeuble de Vaulx-en-Velin, dans la nuit de jeudi à vendredi, provoquant choc et colère dans cette commune populaire du nord-est de Lyon. «Sans la rapidité des sapeurs-pompiers et leur héroïsme, il y aurait eu un bilan encore plus dramatique», a souligné le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, accouru sur place avec le ministre du Logement, Olivier Klein.
Les secours «ont pu sauver 15 personnes en prenant des risques considérables pour leur propre vie, en escaladant l’immeuble de l’extérieur car on ne pouvait pas entrer de l’intérieur et en sauvant jusqu’au 7e étage des enfants, des bébés», a-t-il détaillé.
Les flammes se sont propagées du rez-de-chaussée vers les étages, selon les pompiers. Des résidents prisonniers des flammes se sont précipités dans le vide, une mère de famille ayant même jeté son fils de dix ans du haut de son balcon pour le sauver, selon des informations recueillies par l’AFP. «J’ai entendu des gens crier ‘au secours, au secours, au secours, aidez-nous’», a déclaré à l’AFP Assed Belal, un jeune habitant du quartier. «Il y avait des gens par terre, d’autres bloqués sur les balcons et les pompiers avaient du mal à intervenir à cause des arbres».
Le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour déterminer les causes de ce «dramatique» incendie, précisant n’écarter aucune hypothèse, «notamment la piste criminelle».
Écoquartier
Le feu s’est déclaré peu après 03 h 00 dans l’immeuble de sept étages et a mobilisé près de 170 pompiers et 65 engins, selon la préfecture. L’intervention s’est faite «dans des conditions difficiles», selon M. Darmanin. «C’était effroyable», a déclaré à l’AFP Mohamed, le cousin d’un habitant du 4e étage qui a réussi à s’échapper par l’escalier avec ses deux enfants. Les autorités ont évacué les sinistrés dans une salle municipale et commencé à chercher des solutions de relogement. Le processus d’identification des victimes était toujours en cours en milieu de journée. «Ma cousine (est) restée coincée. Elle est portée disparue, on attend que les policiers et pompiers nous disent si elle est sur la liste des personnes décédées», a confié à l’AFP Murat Kara, venu se renseigner sur place.
Deux cellules d’écoute ont été déployées dans deux établissements scolaires voisins, selon un communiqué du rectorat. «Un de mes élèves m’a dit ce matin que son cousin avait sauté par la fenêtre du 2e étage. Les gens sont choqués, un des voisins de mes parents m’a dit que sa fille de 20 ans était dans l’immeuble et qu’il n’a toujours pas de nouvelles», a confié Samir, professeur au lycée professionnel des Canuts.
Beaucoup d’hypothèses
M. Darmanin a rappelé que l’origine de l’incendie était encore inconnue, en soulignant qu’il y avait «beaucoup d’hypothèses et de témoignages». «Les familles ont évoqué évidemment les points de deal», notamment un point à la fois de deal et de squat qui se trouvait à l’adresse de l’immeuble, a-t-il dit, tout en rappelant qu’il était «beaucoup trop tôt pour en tirer des conclusions».
La Métropole de Lyon a confirmé dans un communiqué que l’immeuble faisait partie d’un ensemble de copropriétés «dégradées» pour lesquelles un plan de sauvegarde avait été voté en janvier. Selon le ministre du Logement, le bâtiment est «une copropriété dans laquelle des travaux d’urgence avaient été réalisés en 2019» et «on ne peut pas incriminer à ce stade l’état de l’immeuble».