Empoisonnement d’Alexeï Navalny: La Russie condamnée à Strasbourg pour l’absence d’enquête

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Empoisonnement d’Alexeï NavalnyLa Russie condamnée à Strasbourg pour l’absence d’enquête

Alexeï Navalny était tombé dans le coma en 2020. Une analyse russe n’avait rien révélé, une autre avait décelé des traces de Novichok. Moscou doit payer 40’000 euros pour la Cour des droits de l’homme.

Les juges de la Cour européenne des droits de l’homme ont condamné Moscou à verser 40’000 euros au dissident Alexeï Navalny «pour dommage moral».

Les juges de la Cour européenne des droits de l’homme ont condamné Moscou à verser 40’000 euros au dissident Alexeï Navalny «pour dommage moral».

AFP

L’opposant russe emprisonné Alexeï Navalny a obtenu la condamnation de la Russie par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), pour «l’absence d’enquête effective» sur son empoisonnement en 2020, a annoncé, mardi, la Cour. Les juges ont condamné Moscou à verser 40’000 euros au dissident «pour dommage moral».

La Russie a été exclue en septembre 2022 de la CEDH, à la suite de son invasion de l’Ukraine, mais la Cour peut encore être saisie pour des faits impliquant Moscou commis avant cette date.

La Cour, bras judiciaire du Conseil de l’Europe (46 États membres), fait appliquer la Convention européenne des droits de l’homme. Dans leur arrêt, les sept juges ont estimé à l’unanimité «qu’il existait bien un risque grave et imminent pour la vie d’Alexeï Navalny dans des circonstances suspectes, ce qui avait fait naître l’obligation pour l’État, en vertu de l’article 2 de la convention, de conduire une enquête effective».

Le même produit que pour les Skripal

En août 2020, l’opposant russe avait été empoisonné par un agent chimique neurotoxique du groupe Novichok, avant de tomber dans le coma, et avait dû être placé sous assistance respiratoire, a rappelé la Cour. Les expertises effectuées en Russie avaient conclu qu’aucune substance puissante ou toxique, aucun stupéfiant, aucune substance psychotrope ni aucun précurseur n’avait été trouvé sur lui ou sur les objets soumis à analyse.

Après son transfert par avion en Allemagne, le gouvernement allemand avait en revanche annoncé que des prélèvements avaient révélé la présence incontestable de Novichok, un produit spécifiquement mis au point par l’ex-URSS, à des fins militaires.

Cet agent a également été utilisé dans une tentative de meurtre, en 2018, de l’ancien agent double Sergueï Skripal et de sa fille dans la ville anglaise de Salisbury. Selon les autorités britanniques, «seul l’État russe avait les moyens techniques, l’expérience et le mobile» pour mener cette opération.

(AFP)

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