France: Une ONG lance un appel aux dons de matériel pour sortir le béluga de l’écluse

L’ONG Sea Shepherd a lancé lundi après-midi un appel aux dons de matériel sur Twitter, laissant présager d’une tentative imminente de sortir et transporter de béluga piégé dans la Seine depuis plusieurs jours. Le cétacé est toujours dans un état stationnaire, avait annoncé l’association plus tôt dans la journée. On n’observe «pas de dégradation de son état. Il reste alerte, mais ne mange toujours pas», avait indiqué la présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali.

Dans son tweet, Sea Shepherd liste tout ce dont elle a besoin en urgence, précisant que c’est pour le béluga dans la Seine: 400 mètres de bout (ndlr: cordage) de 10 mm de diamètre, 12 mousquetons, des serviettes éponges, 100 mètres de filet ou encore des talkies-walkies. Soit un équipement utile à attraper un cétacé. L’ONG ne précise toutefois pas ce qu’elle prévoit d’en faire.

L’appel a suscité l’incrédulité de nombreux internautes, qui s’étonnent qu’une organisation spécialisée dans le sauvetage d’animaux marins lance un tel appel. «C’est une blague? Une ONG qui reçoit des dons, pas capable de dépenser 30 balles en mousquetons et serviettes ou 50 balles en talkies?» s’offusque l’un d’eux. «Du coup, elles sont de quelle couleur, les voitures neuves que vous achetez pour vous avec les dons?» raille un autre.

Certains ont répondu en taguant des comptes d’institutions ou de personnalités officiellement engagées dans l’écologie, des ministères de l’Écologie de la Transition énergétique à la Fondation Brigitte Bardot, en passant par le président français Emmanuel Macron. Ou encore de grandes enseignes de l’ameublement ou du Bricolage comme Conforama, Ikea, Leroy Merlin ou encore Castorama.

Le cétacé de quatre mètres de long, habitué des eaux froides et dont la présence dans ce fleuve est exceptionnelle, se trouve toujours dans une écluse à 70 kilomètres au nord-ouest de Paris. Plusieurs tentatives pour nourrir l’animal, «très amaigri» selon la préfecture locale, ont été faites ces derniers jours, mais sans succès pour le moment, amenuisant de jour en jour ses chances de survie. De plus, un séjour prolongé dans l’eau de l’écluse, chaude et stagnante par rapport à son milieu aquatique habituel, est préjudiciable pour son état de santé.

Selon l’observatoire Pelagis, spécialiste des mammifères marins, le béluga «a une distribution arctique et subarctique. Bien que la population la plus connue se trouve dans l’estuaire du Saint-Laurent (Québec), la plus proche de nos côtes se trouve au Svalbard», un archipel situé au nord de la Norvège, à 3000 kilomètres de la Seine.

En 1966, un autre individu avait remonté le Rhin, dans l’Est, jusqu’en Allemagne et, en 2018, un béluga avait été observé dans l’estuaire de la Tamise, en Angleterre.