Grande-BretagnePartygate: amendé, Johnson s’excuse mais refuse de démissionner
Le Premier ministre britannique a fait son mea culpa mardi, après avoir écopé d’une amende pour non-respect des restrictions sanitaires lors d’une fête à Downing Street en plein confinement.
Boris Johnson a présenté des excuses mardi mais a refusé de démissionner – malgré des appels de l’opposition réclamant son départ – après avoir reçu une amende pour une fête d’anniversaire organisé à Downing Street en infraction des règles anti-Covid, une sanction sans précédent pour un Premier ministre britannique en exercice.
«Laissez-moi dire tout de suite que j’ai payé l’amende et que je présente une fois de plus mes excuses complètes», a-t-il déclaré à la télévision britannique, ajoutant, interrogé sur les appels à démissionner: «Je veux maintenant continuer et remplir le mandat qui est le mien.»
Cette réaction est intervenue quelques heures après que la police britannique a annoncé avoir émis plus de 50 amendes pour infractions aux règles anti-Covid lors de fêtes organisées dans les cercles du pouvoir, affaiblissant ainsi Boris Johnson.
Gouvernement ébranlé
L’annonce de la sanction à l’encontre du locataire du 101 Downing Street avait suscité immédiatement des appels à la démission. Son ministre des Finances, Rishi Sunak, va également recevoir une amende pour infractions commises de fêtes organisées dans les cercles du pouvoir en 2020 et 2021, un scandale connu sous le nom de «partygate», qui a ébranlé le gouvernement. Les Britanniques étaient à l’époque priés de réduire drastiquement leurs interactions sociales pour lutter contre la propagation du Covid-19.
L’opposition travailliste a demandé le départ du chef du gouvernement et du ministre des Finances. «Boris Johnson et Rishi Sunak ont enfreint la loi et menti à plusieurs reprises aux Britanniques Ils doivent tous les deux démissionner. Les conservateurs sont totalement inaptes à gouverner», a tweeté le chef du Labour Keir Starmer.
Crise sans précédent
Après avoir infligé fin mars 20 premières amendes, Scotland Yard a indiqué mardi dans un communiqué que plus de 50 avaient désormais été délivrées. «Nous faisons tous les efforts possibles pour faire avancer cette enquête rapidement, ce qui implique de continuer à évaluer des quantités importantes de documents», a ajouté la Metropolitan Police de Londres, indiquant que d’autres sanctions pourraient être délivrées.
Ce scandale a plongé dans une crise sans précédent Boris Johnson, qui était arrivé triomphalement au pouvoir en juillet 2019, et à la popularité longtemps inoxydable. Un temps considéré comme sur un siège éjectable, en janvier, face aux défections dans sa majorité, le dirigeant conservateur semblait avoir surmonté la crise, notamment en vantant son rôle moteur dans les sanctions infligées contre la Russie, après l’invasion de l’Ukraine.