Guerre en UkraineLes alliés de Kiev cherchent à renforcer sa défense antiaérienne
Les alliés de l’Ukraine se sont réunis mercredi à Bruxelles pour renforcer sa défense antiaérienne, «la priorité» après une série de frappes russes sur plusieurs villes du pays.
À son arrivée au siège de l’OTAN, le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov n’a prononcé que quelques mots, résumant laconiquement le sujet du jour: «Systèmes de défense antiaérienne». Les Ukrainiens ont «un besoin urgent» de défense antiaérienne pour faire face aux bombardements indiscriminés de la Russie, a reconnu le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg au début d’une réunion des ministres de la Défense de l’Alliance.
«Certains Alliés ont fourni de tels systèmes de défense», a-t-il souligné. «Mais les Ukrainiens ont besoin de plus. Ils ont besoin de différents types de défense aérienne, à courte portée, à longue portée, de systèmes contre les missiles balistiques, les missiles de croisière, les drones. Différents systèmes pour différentes tâches», a-t-il expliqué. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé la création d’un «bouclier» antiaérien au-dessus de l’Ukraine.
«Répondre aux besoins urgents»
Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a assuré que les Alliés continueraient à «renforcer les capacités de défense de l’Ukraine pour répondre aux besoins urgents d’aujourd’hui et à long terme. Nous allons chercher des obus, voir comment répondre aux besoins de défense antiaérienne et antimissile des Ukrainiens», a-t-il précisé à quelques journalistes.
Longs délais de livraison
Les alliés de l’Ukraine hésitent à fournir à l’Ukraine leurs systèmes les plus avancés, car ils en ont eux-mêmes des quantités limitées, reconnaissent des diplomates. La ministre allemande de la Défense Christine Lambrecht a néanmoins confirmé à son arrivée qu’un premier système de défense allemand de dernière génération Iris-T avait été livré à l’Ukraine. «L’an prochain, trois autres de ces systèmes de défense antiaérienne suivront.»
«Ce sont des systèmes très complexes, de haute technologie», a-t-elle expliqué pour justifier un tel délai de livraison. «Mais nous faisons tout pour que cela se fasse aussi rapidement que possible.» Les États-Unis ont promis le système de défense antiaérienne NASAMS, dont les deux premiers exemplaires doivent arriver prochainement en Ukraine.
Ils en promis six de plus, mais là aussi, ce sont des équipements qui doivent être commandés à l’industrie de défense et leur livraison pourrait ne pas intervenir avant deux à trois ans.
Fournitures via d'autres pays
Dans l’intervalle, les Alliés pourraient donc se tourner vers des équipements plus anciens comme le missile antiaérien de fabrication américaine Hawk, dont les premières versions datent de la guerre froide mais qui a été modernisé jusque dans les années 2000, selon des responsables américains.
Les États-Unis ne l’utilisent plus mais ils en ont vendu des milliers d’exemplaires à de nombreux pays étrangers et ils pourraient se tourner vers ces pays pour les envoyer à l’Ukraine.
Reconstituer les stocks
L’autre priorité est «la reconstitution des stocks d’armements et de munitions des pays de l’Alliance», car ils «se sont réduits» avec les livraisons à l’Ukraine, a averti Jens Stoltenberg. «Nous avons besoin de les reconstituer pour assurer notre défense et pouvoir continuer à soutenir l’Ukraine», a-t-il expliqué. «Nous avons de sérieux problèmes sur les stocks de munitions», a confirmé le représentant d’un pays de l’Alliance.
Les besoins en armements de Kiev étaient discutés mercredi lors d’une réunion des quelque 50 membres du groupe de contact pour l’Ukraine créé et dirigé par les États-Unis. Tous les alliés sont membres de ce forum.
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