Gouvernement britannique accusé de vouloir «saboter» les droits sociaux

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GrèvesLe gouvernement britannique accusé de vouloir «saboter» les droits sociaux

Selon un responsable syndical, Londres, en instaurant un service minimum dans les secteurs jugés vitaux, veut faire échouer les négociations sociales pour encourager des grèves et appauvrir les grévistes.

«Les ambulanciers en grève fournissent des services d’urgence»: ce mercredi, les ambulanciers ont de nouveau cessé le travail, tandis que les kinésithérapeutes ont annoncé deux jours de grève, tous pour revendiquer une hausse des salaires.

«Les ambulanciers en grève fournissent des services d’urgence»: ce mercredi, les ambulanciers ont de nouveau cessé le travail, tandis que les kinésithérapeutes ont annoncé deux jours de grève, tous pour revendiquer une hausse des salaires.

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Alors que les débrayages se multiplient, notamment dans les transports et la santé, pour demander des hausses des salaires face à l’inflation, Londres a présenté, mardi, des mesures législatives pour instaurer un «service minimum» dans les secteurs jugés vitaux. «S’ils (les membres du gouvernement) faisaient ça dans la Russie de Poutine, en Iran ou en Chine, ils seraient condamnés à juste titre», a réagi, devant une commission parlementaire, Mick Lynch, à la tête du principal syndicat de cheminots, RMT.

«Forcer des travailleurs à travailler contre leur gré est un scandale», a-t-il ajouté, estimant que le gouvernement britannique misait sur l’échec des négociations avec les syndicats pour faire durer les grèves et appauvrir les travailleurs. «Pour moi, c’est du sabotage. Et ils voulaient que ces grèves aient lieu, a affirmé le très médiatique syndicaliste. Il s’agit d’une politique délibérée du gouvernement de ce pays, qui vise à abaisser les salaires des travailleurs dans tous les domaines, pour les rendre plus pauvres qu’ils ne l’étaient auparavant.»

Un «dialogue constructif», sous condition

«Personne ne conteste la liberté de grève des syndicats, a répondu le Premier ministre, Rishi Sunak, mais il est également important d’équilibrer cela avec le droit des personnes à avoir accès à des soins de santé vitaux.» Le chef du gouvernement a affirmé qu’il voulait «un dialogue constructif» avec les syndicats, tout en redisant que les accords sur les salaires ne devaient pas alimenter l’inflation.

Le syndicat RMT a exclu les propositions soutenues par le gouvernement et estime que les deux parties restent loin de s’entendre en ce qui concerne les salaires. RMT et le syndicat des conducteurs de train Aslef ont toutefois déclaré qu’ils étaient prêts à examiner une potentielle offre du gouvernement, sous forme de prime unique pour faire face à l’inflation.

Mais pour le représentant d’Aslef, Mick Whelan, le gouvernement tient une position qui semble «idéologique». Il a insisté devant les parlementaires que son syndicat pouvait se permettre de poursuivre les grèves «pendant longtemps».

Ambulanciers et kinésithérapeutes à l’arrêt

Lundi, le gouvernement a reçu les syndicats pour tenter de trouver une issue aux mobilisations qui durent depuis des mois, mais sans que cela ne débouche sur des avancées concrètes. Mercredi, les ambulanciers ont de nouveau cessé le travail, tandis que les kinésithérapeutes ont annoncé deux jours de grève.

(AFP)

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