Visite du papeLa France «fait sa part» en matière de migration, répond Macron
«On ne peut pas accueillir toute la misère du monde», a déclaré le président français dimanche, en réaction au discours du souverain pontife à Marseille sur la crise migratoire.
Emmanuel Macron a estimé dimanche soir que la France faisait «sa part» en matière d’accueil de migrants, en réponse au pape François qui avait eu ces derniers jours à Marseille des mots très durs sur ce sujet à l’égard des dirigeants européens.
«Nous, Français, nous faisons notre part»
«Le pape a raison d’appeler à ce sursaut contre l’indifférence», mais «nous, Français, nous faisons notre part», a déclaré le président de la République au 20H00 de TF1 et France 2. «On ne peut pas accueillir toute la misère du monde», a-t-il ajouté en reprenant la phrase célèbre de l’ex-Premier ministre socialiste Michel Rocard.
Réagissant à la vague d’arrivées massives de migrants sur l’île de Lampedusa la semaine dernière, Emmanuel Macron a appelé à «ne pas laisser les Italiens seuls», se faisant le promoteur d’une réponse européenne pour «une approche cohérente avec les pays d’origine et les pays de transit». Aux pays d’origine des migrants, «nous devons en Européens mieux conditionner notre aide à une politique responsable en matière migratoire et en disant «on vous aide sur des projets pour donner des opportunités économiques à la population mais vous devez nous aider à démanteler chez vous les réseaux qui conduisent ces gens à quitter leur pays» et surtout beaucoup mieux coopérer aux retours», a expliqué le chef de l’État.
«Partenariat respectueux»
Aux pays de la rive sud de la Méditerranée, en particulier la Tunisie, il souhaite que l’Europe propose «d’embarquer des études, des experts, des matériels, etc. sur leurs côtes pour démanteler ces passeurs» dans le cadre d’«un partenariat respectueux». «Il se trouve que c’est ce qu’on fait nous avec les Britanniques, on accepte d’avoir des experts britanniques à Calais pour nous aider à démanteler ces réseaux de passeurs et on a de très bons résultats», a justifié Emmanuel Macron.
Le président de la République veut proposer à l’Union européenne de «mettre plus de moyens dans ces pays de transit, de leur proposer des partenariats pour éviter les départs, parce que c’est là que les gens prennent tous les risques en Méditerranée».
«Il ne faut pas être hypocrite»
Sur le plan intérieur, Emmanuel Macron a plaidé pour que le projet de loi immigration qui sera examiné début novembre au Sénat fasse l’objet d’un «compromis intelligent» en particulier sur le sujet controversé des régularisations de sans-papiers pour les métiers en tension. «Il ne faut pas être hypocrite, il y a en effet des métiers en tension qui embauchent beaucoup de femmes et d’hommes qui viennent de l’immigration et qui sont souvent en situation précaire depuis plusieurs années», a rappelé le chef de l’État qui prévient cependant: «Il n’y a pas de droit inconditionnel à la régularisation. Il y en aura jamais.»