Football: La lente déroute de l’équipe d’Allemagne en quatre dates

Depuis la demi-finale de l’Euro-2016 perdue 2 à 0 au stade Vélodrome de Marseille contre l’équipe de France, l’Allemagne a enchaîné contre-performances et désillusions, pour aboutir dimanche au limogeage de son sélectionneur Hansi Flick, à neuf mois de l’Euro-2024 à domicile.

Lauréate de la Coupe des confédérations en 2017, l’Allemagne arrive en Russie dans le costume de favori de la Coupe du monde, pour remporter un second titre mondial de rang, un doublé que seuls l’Italie (1934 et 1938) et le Brésil de Pelé (1958 et 1962) sont parvenus à réaliser.

Surprise d’entrée par le Mexique (1-0), l’Allemagne sauve la face dans le temps additionnel contre la Suède par l’intermédiaire de Toni Kroos (2-1). Pour le dernier match à Kazan contre la Corée du Sud, les coéquipiers de Manuel Neuer doivent s’imposer pour ne pas dépendre du résultat entre le Mexique et la Suède.

Tenue en échec jusque dans le temps additionnel, l’Allemagne doit marquer pour arracher l’une des deux places du groupe pour les huitièmes de finale. Les Allemands perdent finalement 2 à 0 et rentrent à la maison, poursuivis par la malédiction du tenant du titre (quatrième champion du monde sur les cinq derniers à sortir au premier tour l’édition suivante).

Placée dans le groupe le plus relevé de l’Euro-2021 avec la France, le Portugal et la Hongrie, l’Allemagne s’en sort dans la difficulté et se hisse en huitièmes pour y retrouver l’Angleterre à Wembley. Pour le dernier tournoi de Joachim Löw à la tête de la Mannschaft, les Allemands ratent leurs occasions, à l’image d’un face-à-face manqué par Thomas Müller devant le gardien des Three Lions, Jordan Pickford.

Sur des buts de Ryan Sterling et de Harry Kane dans le dernier quart d’heure, l’Angleterre s’impose. C’est la première fois que l’Allemagne manque deux fois de suite les quarts de finale d’une grande compétition. Mais la descente aux enfers ne fait que commencer.

Arrivé à la tête de la sélection allemande à l’été 2021, Hansi Flick prend la succession de Joachim Löw, icône de la réussite allemande au cours de la décennie magique 2006-2016, avec une Mannschaft toujours présente dans le dernier carré d’un grand tournoi, et l’apogée du titre mondial de 2014.

La Coupe du monde 2022 n’a pas encore débuté mais l’Allemagne occupe le devant de la scène médiatique, souhaitant porter le brassard inclusif «One Love» en faveur des droits humains et des travailleurs au Qatar.

Battue d’entrée par le Japon, l’Allemagne se reprend contre l’Espagne (1-1) et bat le Costa Rica (4-2). Mais elle paie cash son faux pas inaugural, puisque lors de la dernière journée, le Japon s’impose contre l’Espagne. L’Allemagne prend la 3e place, devancée à la différence de buts par la Roja espagnole.

La DFB décide de maintenir Hansi Flick dans ses fonctions de sélectionneur et lui confie la tâche de mener la sélection allemande pour l’Euro-2024 à domicile qui doit se dérouler seulement 18 mois après le fiasco qatari.

Qualifiée d’office, l’Allemagne doit enchaîner à partir de mars 2023 une très longue période de matches amicaux. Flick en profite pour effectuer des tests en mars et en juin, mais cela tourne à la débandade.

Après avoir dominé le modeste Pérou, l’Allemagne perd pour la première fois depuis 1954 contre la Belgique (3-2), arrache in extremis le nul contre l’Ukraine (3-3) et cède contre la Pologne (1-0) et la Colombie (2-0).

Sur la pelouse de la Volkswagen Arena de Wolfsburg, les coéquipiers d’Ilkay Gündogan sombrent 4 à 1, humiliés par cette même sélection nipponne qui avait précipité son élimination au Mondial-2022 neuf mois plus tôt.

L’humiliation de trop pour la Fédération allemande, qui a décidé d’écarter Flick, une nouveauté, puisqu’aucun des dix prédécesseurs de Flick n’avaient été limogés par le passé.