OuzbékistanLe dirigeant nomme sa fille conseillère présidentielle
Saida Mirziyoyeva prend du galon après avoir déjà assuré le contrôle de l’image et de la communication de son père.
Le dirigeant de l’Ouzbékistan, Shavkat Mirziyoyev, a nommé vendredi par décret sa fille aînée conseillère présidentielle, un poste-clé nouvellement créé dans ce pays d’Asie centrale où l’espace politique reste étroitement contrôlé malgré des réformes. «Saida Mirziyoyeva est nommée conseillère du président de la république d’Ouzbékistan, d’après un décret présidentiel», a annoncé le service de presse de Shavkat Mirziyoyev. Cette annonce intervient après la restructuration de l’administration présidentielle, moins de deux mois après une élection anticipée remportée sans surprise à plus de 87% par M. Mirziyoyev, dans un scrutin «manquant de pluralisme et de compétition» d’après les observateurs internationaux.
Destin à la Karimova?
Saida Mirziyoyeva, née en 1984 et qui parle couramment anglais et russe en plus de l’ouzbek, était jusqu’ici responsable de l’information dans l’appareil présidentiel de cette ex-république soviétique où la liberté d’expression reste précaire, malgré une relative amélioration depuis l’arrivée au pouvoir de M. Mirziyoyev.
Cette montée en puissance rappelle celle de la fille de l’ex-président ouzbek Islam Karimov, au pouvoir depuis la chute de l’Union soviétique à sa mort en 2016. Un temps pressentie pour succéder à son père et occupant diverses fonctions publiques, Goulnara Karimova était tombée en disgrâce avant d’être condamnée en mars 2020 à un peu plus de treize ans de prison pour extorsion et détournement de fonds, tout en étant citée dans diverses affaires de corruption à l’étranger. La Suisse avait signé l’an dernier un accord avec Tachkent pour libérer 131 millions de dollars confisqués lors d’une procédure pénale la concernant.
Le président Mirziyoyev, ingénieur de formation, se présente comme un réformateur guidant l’Ouzbékistan, à la position stratégique au cœur de l’Asie centrale, vers le renouveau. Élu en 2016, il pourrait, grâce à une réforme constitutionnelle largement adoptée au printemps, rester au pouvoir jusqu’en 2037, alors que les cinq partis politiques autorisés en Ouzbékistan lui sont tous peu ou prou loyaux.