Hockey sur glaceUne parfaite gestion des émotions, la clé du succès ajoulot à Zurich
Le HC Ajoie a vécu en l’espace de quatre jours un véritable ascenseur émotionnel. A côté de la plaque lundi contre Zoug (défaite 8-1), il a réalisé une prestation majuscule vendredi (succès 3-2).
- par
- Julien Boegli Zurich
Le HC Ajoie a vécu en l’espace de quatre jours un véritable ascenseur émotionnel. A côté de la plaque lundi lors de la réception du champion de Suisse zougois (défaite 8-1), il a réalisé une prestation majuscule vendredi soir sur la glace du vice-champion zurichois (succès 3-2).
Ce résultat, soyons franc, n’a rien d’usurpé. Il se justifie par une attitude irréprochable d’un bout à l’autre du match de l’ensemble des joueurs ajoulots, qui ont su réunir les ingrédients indispensables à l’accomplissement de ce que certains nommeront un exploit quand d’autres y verront un match référence. «Après le mauvais match de lundi, on se devait de montrer une réaction», livre dans un premier temps Gilian Kohler.
Parole de circonstance qu’il s’agit évidemment de pousser au-delà du formatage discursif. Le cancre de la ligue qui s’impose dans l’antre du «Z», comment cela a-t-il été rendu possible? Primo, Ajoie a pu compter sur une bonne dose de réussite. Comme sur l’ouverture du score de Kohler, son premier but du concours, à la 14e minute. Son envoi adressé depuis la gauche de la cage de Ludovic Waeber n’a fini au fond qu’avec l’involontaire assistance du patin du défenseur Enzo Guebey. A ce moment-là, le Zurich de Marc Crawford, qui disputait sa troisième rencontre en cinq jours à la maison, avait déjà touché à une reprise les montants de la cage brillamment gardée Damiano Ciaccio – il y en aura trois au final – et avait vu une réalisation lui être justement refusée – il y en aura deux durant la soirée.
Deux buts en jeu de puissance
Mais si les Jurassiens ont fait de la chance leur compagne d’un soir, et réduire leur performance à cette bonne fortune qui les a guidés en quelques occasions serait trop simpliste. La clé de ce succès, aussi inattendu soit-il, tient en une parfaite gestion de plusieurs éléments. «On n’a négligé aucun détail et on ne s’est jamais alarmés, même après l’égalisation en fin de match», reconnaît Kohler. Avec 42 frappes en direction de la cage visiteuse, les Lions ont adressé deux fois plus d’envois que leur invité (25). «Contrairement à eux, on a su utiliser nos occasions pour faire la différence.»
Et notamment en jeu de puissance, avec deux goals en quatre séquences. «En face, ils ne s’attendaient certainement pas à être frustrés de la sorte. Cette frustration s’est faite grandissante dès lors qu’ils se sont aperçus que l’on ne fléchissait pas. Si on a tenu, c’est parce que l’on a su contrôler nos émotions», assure l’attaquant débarqué cette saison du HC Bienne.
Avant la réception de Davos ce samedi soir, Ajoie a donc emmagasiné une bonne dose de confiance, lui qui reste désormais sur trois succès lors des quatre dernières journées. Depuis l’éviction de Filip Pesan mi-décembre et l’arrivée du manager général Julien Vauclair à la bande, Ajoie semble renaître petit à petit. «Peu importe la position qui sera la nôtre au terme de la saison, pouvoir enchaîner régulièrement des victoires va servir à gonfler notre moral. Une fois encore, les émotions sont un aspect qui va déterminer notre fin de parcours. On se doit de les contrôler et les gérer intelligemment», conclut Gilian Kohler.