Procès des attentats de BruxellesSalah Abdeslam pousse un coup de gueule et refuse de comparaître
Lors d’une audience préliminaire lundi, le jihadiste et plusieurs de ses coaccusés se sont fait escorter hors de leur box, après avoir dénoncé leurs conditions de comparution.
Condamné à la perpétuité incompressible en France pour les attentats du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam a refusé, lundi, de comparaître à Bruxelles, au procès des attaques commises en mars 2016 par la même cellule jihadiste. Le Français, qui est l’un des dix accusés au procès, a été extrait de sa cellule alors qu’il ne prévoyait pas de comparaître à cette audience procédurale, selon ses avocats.
Quelques minutes après l’ouverture de l’audience, vers 09 h 30, il a souhaité quitter le box. «La manière dont vous nous traitez, c’est inéquitable», a-t-il dénoncé à l’adresse de la présidente. Il faisait allusion aux conditions de comparution dans des boxes individuels fermés et vitrés, comparés à des «cages» par les avocats de la défense, et limitant les possibilités de communiquer, selon eux. Plusieurs avocats comptaient lundi en demander la «démolition».
«On est comme des chiens ici»
Lundi matin, les neuf accusés qui doivent comparaître ont tous été extraits de prison (un dixième, présumé mort en Syrie, est jugé par défaut). Mais plusieurs ont immédiatement critiqué ces boxes, après s’être présentés devant la cour. «On est comme des chiens ici», a tonné le Tunisien Sofien Ayari, complice de la fuite d’Abdeslam, en frappant du poing la paroi de son box.
Alors qu’il avait initialement exprimé le souhait de rester, Abdeslam, fine barbe et polo rayé bleu et blanc, a changé d’avis en constatant que Mohamed Abrini, Sofien Ayari et d’autres coaccusés se faisaient escorter hors de leur box. Il a lancé à la présidente: «Je sais que ce n’est pas votre décision, ces boxes», mais à cause de cela «le procès commence de manière inéquitable». «La plupart des accusés ne veulent pas comparaître, moi aussi je vais les rejoindre» dans les cellules du bâtiment de justice, a-t-il ajouté. Seuls trois accusés ont accepté de rester.
Trente-deux morts
Au matin du 22 mars 2016, deux jihadistes s’étaient fait exploser à l’aéroport international de Bruxelles-Zaventem, et un troisième une grosse heure plus tard dans le métro de la capitale européenne. Bilan: 32 morts et plus de 340 blessés.
À ce procès devant les assises de Bruxelles les débats ne doivent s’ouvrir qu’en octobre. Mais une audience préliminaire devait régler lundi, divers points de procédure, et notamment fixer l’ordre de passage des témoins qui se succéderont à la barre, a priori jusqu’à juin 2023.