Hockey sur glaceCommentaire: Swiss Ice Hockey ne prône pas la culture de la performance
La fédération helvétique a frisé l’amateurisme en s’empressant d’annoncer, avant le tournoi de Zurich, son intention de prolonger le sélectionneur. Sur ce coup, Patrick Fischer n’a vraiment pas été aidé.
- par
- Cyrill Pasche
Patrick Fischer aurait probablement pu travailler et tenter de faire avancer son équipe dans le calme et la sérénité si la Swiss Ice Hockey Federation (SIHF) n’avait pas jugé bon de communiquer, avant même le début du tournoi de Zurich, sa ferme intention de prolonger prématurément le contrat du Zougois jusqu’en 2026.
Au cours des derniers jours, il a pourtant été avant tout question de Patrick Fischer. Si la manœuvre consistait à éviter de trop parler des résultats de la sélection (trois défaites à Zurich, six revers au total depuis le début de la saison), alors il s’agissait là d’un coup de génie.
Pas sûr, toutefois, que Fischer ait vraiment apprécié de se retrouver au centre de toutes les attentions, lui qui avait annoncé avant le début de la compétition sa ferme intention de mettre ses joueurs davantage sous pression. C’est l’inverse qui s’est produit.
Communiquer sur une intention future avant le début du tournoi en Suisse, alors qu’il n’y avait strictement aucune urgence à le faire? On peut se demander qui, à l’interne, a bien pu avoir cette idée lunaire.
En réalité, Swiss Ice Hockey a (sur)réagi, dans les heures qui ont suivi, à des articles de journalistes alémaniques influents et toujours extrêmement bien informés de ce qui se trame dans l’agglomération zougoise et, donc, indirectement dans les coulisses de l’équipe nationale: ceux-ci faisaient état de la prolongation anticipée (et actée) du contrat de Fischer jusqu’en 2026, soit plusieurs mois avant le prochain Championnat du monde qui se tiendra en République tchèque.
Quant au directeur des équipes nationales en place depuis 2019, Lars Weibel, un ex-coéquipier de Fischer tant en club qu’en sélection, lui aussi Zougois par ailleurs, il semble bien pressé de s’assurer que le sélectionneur national restera en place le plus longtemps possible.
Premièrement pour cimenter sa propre place à ses côtés alors que sa légitimité est remise en question depuis plusieurs mois. Deuxièmement, on s’en doute, pour éviter de devoir rendre des comptes en cas d’éventuels résultats décevants aux Mondiaux 2024, comme ce fut d’ailleurs le cas en 2019, 2021, 2022 (JO et Mondial) et 2023…
Pas sûr que le directeur des équipes nationales et Swiss Ice Hockey dans son ensemble, à ce stade, prônent réellement la culture de la performance.