AmazonEnquête après un rapport dénonçant le traitement des travailleurs
L’Arabie saoudite a affirmé jeudi avoir ouvert une enquête sur les conditions des travailleurs dans les entrepôts d’Amazon, à la suite de la publication d’un rapport d’Amnesty International.
Après la publication d’un rapport d’Amnesty International faisant état de graves abus dans les entrepôts du géant de l’e-commerce Amazon en Arabie saoudite, ce pays a affirmé jeudi avoir ouvert une enquête. «Les faits alarmants mentionnés dans ce rapport font déjà l’objet d’une enquête», a affirmé le Ministère saoudien des ressources humaines et du développement social, dans un communiqué transmis à l’AFP.
Amnesty International a publié mardi un rapport basé sur le témoignage de 22 Népalais ayant travaillé dans les entrepôts du géant américain de la distribution en ligne en Arabie saoudite, entre 2021 et 2023. Ces travailleurs contractuels, manipulés par des compagnies de recrutement, ont été «privés de leurs revenus, hébergés dans des conditions épouvantables et empêchés de trouver un autre emploi ou de quitter le pays», a dénoncé l’ONG de défense des droits humains.
Cas apparentés à de la traite d’êtres humains
Certains cas pourraient «s’apparenter à de la traite d’êtres humains», a-t-elle affirmé, soulignant que le système du parrainage «kafala» imposé aux employés étrangers dans le royaume du Golfe limite leur capacité à changer d’emploi ou quitter le pays. La monarchie pétrolière compte 32,2 millions d’habitants, dont quelque 13,4 millions d’étrangers, venant pour la plupart du Bangladesh, d’Inde, du Pakistan, du Yémen et de l’Egypte. La main-d’œuvre asiatique est souvent employée dans les travaux manuels et les services.
Les autorités saoudiennes ont «pris des mesures strictes pour lutter contre toute forme de traite des êtres humains au niveau international», notamment en ratifiant le protocole de l’Organisation internationale du travail contre le travail forcé, a encore assuré le ministère. Les agents de recrutement et les employeurs privés «doivent adhérer à des lois claires et fermement appliquées pour garantir le traitement équitable et le bien-être de tous les employés», a-t-il ajouté.
De son côté, Amazon avait affirmé à l’AFP travailler avec son «fournisseur tiers» pour améliorer les conditions de logement et rembourser «les salaires impayés ou les frais de recrutement payés par les travailleurs».