Crise des sous-marinsLondres défend son alliance avec Washington et Canberra
L’accord de défense conclu avec Washington et Canberra est, selon la ministre britannique des Affaires étrangères, une preuve de l’«engagement pour la sécurité et la stabilité de la région indo-pacifique».
La nouvelle ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a défendu l’approche de Londres dans l’accord de défense conclu avec Washington et Canberra, qui a provoqué la colère de Paris après l’annulation par l’Australie d’un méga contrat de sous-marins.
Cet accord montre la préparation du Royaume-Uni à «faire preuve de fermeté dans la défense de nos intérêts» et «notre engagement pour la sécurité et la stabilité de la région indo-pacifique», a écrit la cheffe de la diplomatie britannique dans une tribune publiée dans le Telegraph dimanche.
Les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni ont annoncé mercredi un partenariat stratégique pour contrer la Chine, AUKUS, incluant la fourniture de sous-marins américains à Canberra.
Indignation française
La décision de l’Australie d’annuler le contrat d’achat de sous-marins à propulsion conventionnelle français d’un montant de plus de 61 milliards de francs en faveur de navires américains à propulsion nucléaire a suscité l’indignation de Paris. Le président Emmanuel Macron a rappelé les ambassadeurs de France à Canberra et à Washington dans un geste sans précédent.
Paris a en revanche jugé inutile de rappeler l’ambassadrice française à Londres, en ironisant sur l’«opportunisme permanent» du Royaume-Uni, qualifiant le pays de «cinquième roue du carrosse».
Dans sa tribune, la cheffe de la diplomatie britannique n’a aucunement évoqué les tensions avec la France, et mis en avant le slogan de «Global Britain» sur la place du Royaume-Uni post-Brexit dans le monde, chère au Premier ministre Boris Johnson.
Elle a décrit son déplacement aux Nations Unies, dont l’assemblée générale se tient la semaine prochaine, comme «le début d’un automne où le Global Britain plantera son drapeau sur la scène mondiale», citant entre autres la grande conférence sur le climat, la COP26, prévue à novembre à Glasgow.
Sur Times Radio, son président Alok Sharma s’est inscrit en faux par rapport aux attaques du secrétaire d’État français aux Affaires européennes Clément Beaune, qui a évoqué «une forme de vassalisation acceptée» de Londres envers Washington.
«Je ne nous vois pas comme ayant le statut de vassal de qui que ce soit», a déclaré Alok Sharma, «ce que nous avons ici est un accord entre trois proches alliés». «Quant à la France, nous avons d’autres alliances qui nous lient avec eux de manière très étroite en matière de sécurité», a-t-il ajouté
«Échange téléphonique» entre Biden et Macron dans les prochains jours
Le président américain Joe Biden a demandé un entretien à son homologue français Emmanuel Macron après la rupture d’un méga contrat de sous-marins français par l’Australie, et «il y aura un échange téléphonique dans les tout prochains jours», a indiqué dimanche le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
Il y aura de la part d’Emmanuel Macron «une demande de clarification», a développé M. Attal sur BFMTV: «On veut des explications» sur ce qui «s’apparente à une rupture de confiance majeure». La France a rappelé vendredi ses ambassadeurs aux États-Unis et en Australie, une décision sans précédent vis-à-vis de deux alliés historiques, après la décision de l’Australie d’annuler le contrat en faveur de navires américains à propulsion nucléaire.