Football: Avant Bâle-Nice, deux publics qui font peur

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FootballDeux publics qui font peur, avant un quart Bâle-Nice explosif

Les supporters niçois et bâlois sont dans l’œil du cyclone depuis la semaine dernière. Le double affrontement en quart de finale de Conference League fait frémir les autorités.

Robin Carrel Bâle
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Robin Carrel Bâle
Les fans de Bâle avant le match de Coupe contre YB.

Les fans de Bâle avant le match de Coupe contre YB.

Marc Schumacher/freshfocus

Mardi dernier, la demi-finale de Coupe de Suisse entre Bâle et les Young Boys (2-4) a failli tourner au drame. Quatre membres de la sécurité rhénane ont été blessés, après avoir été attaqués par les supporters du FCB à la fin de la partie. Une centaine de hooligans encagoulés, interceptés devant le stade, ont frappé et lancé des objets sur des collaborateurs du club. Une affaire qui a logiquement fait grand bruit.

Les membres de la réputée Muttenzerkurve ont d’ailleurs réagi mercredi matin sur leur site internet et leurs propos sont clairs. «Après la demi-finale de coupe contre YB, nous avons massivement dépassé nos propres limites. Le niveau de violence nous choque nous-mêmes, est-il notamment écrit dans la missive. Même s'il y a eu des affrontements violents par le passé, ceux-ci n’avaient rien à voir avec ce qui s’est passé la semaine dernière. Quelque chose que nous avons toujours défendu ces dernières années - même en cas d’affrontements physiques - et que nous ferons encore plus à l’avenir a été momentanément perdu après ce match: le respect de la vie de l’adversaire.»

«Le déclencheur a été l’arrestation impitoyable d’un fan du FCB soupçonné d’avoir utilisé des engins pyrotechniques, lors de la chorégraphie réalisée dans le stade, ont-ils ensuite justifié. Bien que l’arrestation (ndlr: réalisée par le service de sécurité) ait été disproportionnée, l’ampleur de notre réponse n’a aucun rapport avec celle-ci. Le fait que cette réaction se soit ensuite tellement aggravée et que nous n’ayons pu mettre un terme à tout ça que très tard - peu avant l’arrivée de la police - n’était pas prévisible et nous laisse consternés.»

A Nice aussi, des bornes ont été franchies le week-end dernier. Les Azuréens, en déplacement à Paris (2-0), s’en sont pris à l’entraîneur du PSG Christophe Galtier, parti des Aiglons pour la capitale en début de saison. «Avant, après, la mama di Galtier…», était-il écrit sur une banderole déployée dans le Parc des Princes. Elle a eu le don d’énerver le coach marseillais et pour cause… «Pourquoi j’ai réagi comme ça? Vous avez vu? Vous avez entendu? Ma maman a 83 ans et sort d’un cancer. Point à la ligne», a fustigé l’entraîneur parisien.

Une trentaine d’agents de sécurité niçois à Bâle

Jeudi soir, ils seront 1798 fans niçois à prendre la direction du coude du Rhin. Selon L’Equipe, une trentaine d’agents de sécurité français seront de la partie, pour encadrer ces centaines de supporters qui se déplaceront «en avion, en minibus ou en voitures particulières». Les autorités rhénanes leur ont organisé une fan zone, afin que les plus turbulents d’entre eux croisent le moins possible ceux de Bâle avant la partie. Facile à dire, un peu moins à faire…

Dans le Sud, le Maire de la Ville de Nice Christian Estrosi, qui n’est pas le dernier à tweeter dès qu’il s’agit d’insécurité, a lancé quelques pavés dans la mare mardi sur le réseau social à l’oiseau bleu. «À l’approche du quart de finale retour de Conference League entre Nice et Bâle, je ne peux qu’exprimer mon inquiétude quant à l’arrivée prochaine dans les rues de Nice de centaines de supporters suisses. Il est hors de question d’assister une nouvelle fois à des débordements. Je demande que les supporters suisses ne fassent pas le déplacement», a-t-il notamment gazouillé.

Le souvenir du passage des Bâlois à Marseille il y a 13 mois est resté dans les esprits. Il y avait aussi eu quelques interpellations à l’aller près du Parc St-Jacques. Et comme les préfets de police de l’Hexagone se débarrassent souvent du «problème» des supporters en interdisant les déplacements de ceux-ci, Estrosi pourrait bien être écouté. Même si l’UEFA n’apprécie que moyennement ça, en France, on aime bien prévenir en se débarrassant d’un problème qu’on n’essaie même plus de guérir depuis bien longtemps. Mais pour le chef de presse bâlois, tout devrait bien se passer: «On est en contact avec la préfecture et la police locales. Nos infos à ce moment, c’est que les fans pourront voyager. On communiquera au plus vite si ça devait ne plus être le cas.»

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