Microsoft fait un deal avec Ubisoft pour débloquer son rachat d’Activision Blizzard

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Jeux vidéoMicrosoft fait un deal avec Ubisoft pour débloquer son rachat d’Activision Blizzard

Pour parvenir à ses fins au Royaume-Uni, le géant américain laisse à l’éditeur français le soin de gérer les droits de visionnage en flux de tous les jeux Activision.

Phil Spencer (à gauche), patron de la division Xbox, en juin 2023, juste avant de plaider la cause de Microsoft devant la justice américaine. Depuis, l’Autorité américaine de la concurrence a fini par renoncer à vouloir bloquer le rachat d’Activision Blizzard.

Phil Spencer (à gauche), patron de la division Xbox, en juin 2023, juste avant de plaider la cause de Microsoft devant la justice américaine. Depuis, l’Autorité américaine de la concurrence a fini par renoncer à vouloir bloquer le rachat d’Activision Blizzard. 

Getty Images via AFP

Le géant américain des logiciels Microsoft a soumis un projet de rachat amendé pour l’éditeur américain de jeux vidéo Activision Blizzard auprès de l’autorité britannique de la Concurrence (CMA), qui avait bloqué la version d’origine de l’opération.

Microsoft prévoit notamment des cessions notables sur les droits de jeux en ligne qui vont être vendus au français Ubisoft. La CMA précise «avoir ouvert une nouvelle enquête de phase 1 sur un accord restructuré par Microsoft pour racheter Activision», dans un communiqué publié mardi.

Le streaming séparé 

Par ailleurs, la CMA a «finalisé sa décision de bloquer la fusion» d’origine, une opération qui était valorisée à 69 milliards de dollars et devait donner naissance au troisième acteur de la filière en termes de chiffre d’affaires, derrière le chinois Tencent et Sony. «Dans le cadre du nouvel accord, Microsoft n’achètera pas les droits de visionnage en flux (streaming, ndlr) de tous les jeux présents d’Activision» ni ceux des «jeux qui seront diffusés pendant les 15 prochaines années (sauf dans l’espace économique européen)», ajoute la CMA.

«Ces droits vont être vendus à Ubisoft», éditeur français concurrent, «avant l’acquisition d’Activision par Microsoft», poursuit l’autorité britannique de la concurrence. Ce dernier aura ainsi le droit de vendre des licences sur les contenus d’Activision à «tout fournisseur de jeux dématérialisés».

Pas encore un feu vert

«Ceci va permettre aux joueurs d’accéder aux jeux d’Activision de manières différentes», commente Sarah Cardell, directrice générale de la CMA, qui précise que l’examen de la nouvelle mouture n’est «pas un feu vert». «Notre objectif n’a pas changé, à savoir que toute future décision sur cette nouvelle formulation de l’accord devra s’assurer que le marché en croissance des jeux en ligne continuera à bénéficier d’une concurrence propice au choix et à l’innovation», argumente-t-elle.

La nouvelle date limite pour une décision sur l’enquête préliminaire est le 18 octobre, ajoute-t-elle.

La CMA invoquait le 26 avril, en bloquant cette méga-fusion, des risques trop élevés pour la concurrence. Microsoft avait contesté cette décision qui devait être portée en justice mais Microsoft et la CMA étaient finalement convenus début juillet de suspendre la procédure judiciaire et de trouver un terrain d’entente, ce qui devait passer par de nouvelles propositions du groupe américain.

Rachat débloqué partout ailleurs

L’Autorité américaine de la concurrence, la FTC, a quant à elle suspendu en juillet la propre procédure de blocage devant la justice administrative qu’elle avait engagée en décembre contre le rachat de d’Activision Blizzard, reculant après une série de revers judiciaires.

La Commission européenne avait pour sa part approuvé ce rachat en mai.

«Il est peu probable que Microsoft se soit lancé dans cette nouvelle offre sans un degré élevé de certitude qu’elle va finalement obtenir le blanc seing de la CMA», remarque Alex Haffner, du cabinet juridique Fladgate.

(AFP)

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