Football: Pas de «gamins d’ici» au LS? Pas une première grâce à Sion

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Dimanche, le LS a commencé son match contre Winterthour (1-1) sans le moindre Suisse sur le terrain. Loin des arguments marketing avancés par le club à l’époque, mais pas du jamais vu en SFL.

Robin Carrel
par
Robin Carrel
Noé Dussenne, capitaine d’une vraie légion étrangère.

Noé Dussenne, capitaine d’une vraie légion étrangère.

Pascal Muller/freshfocus

Au Lausanne-Sport, il reste deux ou trois Vaudois pour mettre sur l’affiche et assumer encore un peu le #gaminsdici lancé par le marketing vaudois à l’époque. Ludovic Magnin promène son magnifique accent dans les vestiaires et en conférence de presse, Olivier Custodio est capitaine du banc lausannois et le seul «gamin d’ici» titulaire en puissance, Alvyn Sanches, revient gentiment de blessure.

Autrement? Voici la composition du LS ce week-end: un Croate; un Algérien, un Belge, un Hongrois, un Franco-Congolais; un Italien, un Suédo-Anglais, un Franco-Camerounais; un Kosovar; un Sénégalais, un Martiniquais.

En Suisse, après quelques recherches et avoir été grandement aidé par David Barras de la Swiss Football League, une seule équipe n’a fait aussi «bien» que le LS du 25 février 2024.

Il s’agit du FC Sion, forcément, à quatre reprises dans son histoire, il y a près de quinze ans. Les parties du club valaisan jouées le 27 avril 2008 contre YB, le 24 septembre 2009 à Lucerne, le 31 octobre 2009 à Zurich et le 21 février 2010 contre Neuchâtel avaient jusqu’ici été les seules disputées par un club suisse sans joueur suisse au coup d’envoi.

Autrement, en se basant bêtement sur le site Transfermarkt, on peut retrouver sept parties en tout où une formation n’alignait pas de joueur local. Mais la plateforme compte des joueurs binationaux et sélectionnés avec d’autres équipes que la Nati comme des étrangers. Sinon, le Stade Lausanne Ouchy de cette saison aurait aussi eu sa place dans cet article, comme des effectifs de GC, deux fois en 17/18 et une fois en 15/16 et à une reprise du FC Bâle en 06/07.

Les arrêts Malaja et Bosman ont bouleversé les sports collectifs européens et, depuis, c’est parti dans tous les sens. Le premier grand pas avait été franchi par l’Arsenal d’Arsène Wenger qui, le 14 février 2005, avait accueilli Crystal Palace sans le moindre Anglais dans son contingent (six Français, trois Espagnols et deux Néerlandais titulaires, ainsi que des joueurs venus d’Allemagne, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Brésil et de Suisse sur le banc).

Sept ans auparavant, Chelsea avait reçu Southampton sans Britannique titulaire, mais Jon Harley et Jody Morris étaient entrés en cours de partie.

En 1993, seuls treize (!) étrangers jouaient dans toute la Premier League. Aujourd’hui, ils sont 360, soit deux tiers des contingents des formations de l’élite anglaise. En avril 2016, en Italie, une partie entre l’Inter et l’Udinese était devenue la toute première rencontre de Serie A où aucun joueur local n’était sur le terrain au coup d’envoi.

Que dit le règlement?

Certaines fédérations tentent de lutter contre cet état de fait. Les équipes transalpines doivent, depuis huit ans, compter quatre joueurs formés dans le système du club et quatre autres dans une académie de n’importe quelle équipe italienne.

En Allemagne, depuis l’exercice 2008/09, un minimum de huit joueurs par club doit avoir été formé localement et quatre par un club ou une association en Allemagne.

En Suisse, sur 358 éléments cette saison, 213 (59,5%) n’ont pas le passeport à la croix blanche ou l’ont mais ont été sélectionnés par d’autres contrées. Au Lausanne-Sport, on compte vingt mercenaires, soit trois quarts des joueurs à la disposition de Ludovic Magnin pour évoluer en Super League. Servette en compte 21 (72,4%), Yverdon 23 (67.6%), le SLO 19 (67,9%), Bâle 21 (60%) et YB, le leader, seulement 11 (44%).

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