Argentine: L’ultralibéral Milei investi président

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ArgentineL’ultralibéral Milei investi président

Javier Milei a prêté serment, dimanche à Buenos Aires, «au nom de Dieu, de la Patrie et sur les Saints Évangiles». Et en présence notamment de Jair Bolsonaro et de Volodymyr Zelensky.

Javier Milei, ici dans sa posture fétiche, le poing levé, à son arrivée dimanche au Parlement argentin, à Buenos Aires.

Javier Milei, ici dans sa posture fétiche, le poing levé, à son arrivée dimanche au Parlement argentin, à Buenos Aires.

AFP

L’ultralibéral Javier Milei est devenu dimanche président de l’Argentine, prêtant serment trois semaines après sa retentissante victoire électorale d’outsider lancé il y a deux ans à peine en politique. Élu député en 2021, l’économiste jadis panéliste prisé des plateaux TV a renversé la politique argentine en balayant les partis traditionnels.

Javier Milei, 53 ans, a prêté serment au Parlement «au nom de Dieu, de la Patrie et sur les Saints Évangiles», jurant d’honorer avec «loyauté et patriotisme» la charge de président. Puis il a reçu l’écharpe présidentielle et devait, peu après, s’adresser à la foule réunie à l’extérieur du Parlement.

Sur son compte X, le nouveau chef de l’État avait appelé les Argentins à venir en masse: «Apporte ton drapeau, Argentine!» accompagné de son slogan fétiche «Vive la Liberté, bordel!» Dimanche matin, une foule modérée se massait peu à peu sur la place du Parlement, mélange de maillots de la sélection argentine, et de drapeaux argentins, sous un soleil tôt ardent.

Pas de place pour la tiédeur ou les demi-mesures

Le président élu a indiqué qu’il convoquerait dès les prochains jours une session extraordinaire du Parlement pour présenter un premier bloc de lois. Les premières mesures Milei et leur degré ont fait ces derniers jours l’objet de spéculations, sans que rien ne filtre de l’équipe du président élu. Une seule certitude: l’inflation, déjà intolérable à 143% sur un an, va continuer pour la troisième économie d’Amérique latine.

Dès après sa victoire retentissante, Javier Milei a prévenu qu’il n’y aurait «pas de place pour la tiédeur ou les demi-mesures». Mais a aussi douché certaines attentes, prévenant que l’inflation ne serait pas maîtrisée avant «18 à 24 mois». Le porte-monnaie des Argentins pourra-t-il encore le supporter? Nombre de jeunes, qui ont constitué le cœur de l’électorat Milei, ont dit ces jours-ci être prêts à lui laisser du temps «car la situation n’est pas facile».

Sa priorité: redresser les comptes budgétaires

Restent hors champ, pour l’heure, certaines postures controversées du candidat Milei: son opposition à l’avortement légalisé en 2021, ou son déni du changement climatique comme «responsabilité de l’homme». Ce qui compte c’est l’économie, et redresser les comptes budgétaires, avec un objectif difficilement croyable «d’équilibre à fin 2024» (le déficit était de 2,4% du PIB fin 2022).

Jair Bolsonaro a défilé telle une star dans les rues de Buenos Aires pour rejoindre le Parlement.

Jair Bolsonaro a défilé telle une star dans les rues de Buenos Aires pour rejoindre le Parlement.

AFP

Des chefs d’État et un roi

L’investiture de Milei s’est faite sous le regard bienveillant de dirigeants ou politiciens de droite nationaliste, qui très tôt avaient exprimé soutien et affinité à l’ultralibéral argentin élu: ainsi l’ex-président d’extrême droite brésilien Jair Bolsonaro s’est offert un bain de foule à Buenos Aires, en arrivant à pied au Parlement.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé dimanche en Argentine. Zelensky s’était entretenu fin novembre avec Milei, et l’avait «remercié pour sa position claire. Pas d’équilibre entre le bien et le mal. Juste un soutien clair à l’Ukraine».

Parmi les autres chefs d’État et de gouvernement présents: le roi d’Espagne Felipe VI, et les voisins de l’Argentine: l’Uruguayen Luis Lacalle Pou, le Chilien Gabriel Boric, le Paraguayen Santiago Peña. Le Brésilien Lula, vivement critiqué par Milei par le passé, a envoyé sa cheffe de la diplomatie.

(AFP)

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