Basketball: Pourquoi Vevey Riviera ne s’inquiète pas plus que ça

Il n’y a pas encore péril dans la demeure pour le VRB. Après tout, Union n’a gagné samedi que le premier acte d’un quart de finale qui pourrait bien aller en cinq matches. «Cela nous a secoués de voir Union arriver à mettre autant d’intensité, nous a avoué Jonathan Dubas au lendemain de la première surprise de ces play-off. Mais je ne suis pas inquiet, je sais que l’on va réagir. La série va être longue et on sait comment les battre. On l’a quand même déjà fait quatre fois cette saison.»

Dimanche, en fin de journée, Niksa Bavcevic avait concocté une séance vidéo à ses joueurs. Qu’ont-ils vu? Qu’Union est entré trop facilement dans la rencontre lundi, déroulant ses systèmes offensifs pour marquer dans la raquette avec Arkim Robertson ou Killian Martin. «Ils sont arrivés avec plus d’envie. Nous, on avait juste zéro énergie en début de match», a reconnu Dubas. Si le capitaine veveysan ne se fait pas de mouron, c’est peut-être aussi parce qu’il sait qu’Union a réalisé un match quasi parfait, avec cinq joueurs à plus de dix points et surtout une adresse admirable (51% à 2 points et 44% à 3 points).

Malgré ça et les contre-performances de ses Américains Malik Johnson, Jalen Henry et Tyrell Johnson, le VRB est resté dans le coup, revenant à égalité à l’entame de la dernière minute dans le sillage d’un immense Thabo Sefolosha. De quoi entrevoir une certaine marge de manœuvre. Mais gare à la faculté d’adaptation mardi de Mitar Trivunovic. Tactiquement, le technicien d’Union n’a pas grand-chose à envier à Niksa Bavcevic.

Il les a tellement désirés qu’après les avoir arrachés, ces play-off, le BBC Nyon a semblé accusé le coup, samedi, lors du match No 1 du quart de finale face aux Lions de Genève, au Pommier. «Je ne sais pas si on doit parler de décompression mentale mais ce qui est sûr, c’est que c’était trop facile pour eux», a noté Jérémy Jaunin, bien en dessous de son rendement habituel (1 passe décisive et 4 ballons perdus). «Nous avons été trop mous et trop gentils», pestait de son côté Stefan Ivanovic, qui avait trois jours devant lui pour trouver des solutions.

Parce que dans cette série, le groupe nyonnais a plus que jamais besoin de ses cadres. Samedi, seul l’arrière et top scorer Colin Dougherty a fait son match (19 points). Si Jaunin a eu ses shoots et s’est montré maladroit, le technicien de la Côte va devoir trouver des options pour mieux libérer Devante Brooks et Maleye N’doye, qui ont été relativement discrets avec respectivement sept et six tirs tentés. «Les Lions ont aussi bien su lire dans notre défense», concédait Jaunin. Parmi eux, Keith Clanton et Slobodan Miljanic mais aussi un Jeremiah Paige qui n’a rien forcé. À ce niveau d’altruisme, les Genevois seront difficiles à arrêter.

«Le BBC Monthey-Chablais connaissait la recette pour faire vaciller Olympic. Mais il avait apparemment oublié son livre de cuisine en Valais.» Magistrale introduction de notre confrère du Nouvelliste. La formation de Patrick Pembele sait y faire pour poser des problèmes aux Fribourgeois depuis le début de saison – un succès et deux défaites de moins de cinq points – mais s’il y a un ingrédient sur lequel elle ne peut jamais être sûr de compter, c’est l’adresse. À St Léonard, avec un Sébastien Clivaz de retour à l’arbitrage, elle a abandonné les Valaisans (5/25). Ballot lorsque l’on sait que ce groupe a le meilleur pourcentage derrière l’arc sur la saison.

Face à cet Olympic beaucoup plus fort encore depuis les arrivées d’Antonio Ballard et Roberto Kovac et qui a signé l’arrière américain James Freeman pour les play-off, Monthey ne pourra pas se permettre de voir Markel Humphrey être une deuxième fois à côté de ses pompes, ni de voir Jay Jay Chandler cloué sur le banc avec des fautes. Le bondissant arrière est véritablement la grosse déception de ces dernières semaines. Parce que quand on le voit réaliser ce genre de prouesse, on se demande juste pourquoi il ne fait pas ça plus souvent.

À regarder Marlon Kessler tenter de s’opposer au musculeux Juwann James, on a presque eu de la peine pour le BC Boncourt, étrillé de 50 points dans le Tessin. Comme ça si les bobos et les absences de Marvin Nesbitt, Kevin Monteiro et Kiady Razanamahenina ne suffisaient pas, il a fallu que le top scorer boncourtois Martins Igbanu se retrouve suspendu pile-poil pour la durée de la série, et ce à la veille des play-off. Une sanction dont le timing interpelle mais qui est aussi injuste. Pour le BCB d’abord mais aussi pour Lugano, qui serait en play-off si Igbanu avait été écarté plus tôt et n’avait pas joué le 22 avril. Ce jour-là, les Tigers s’étaient inclinés dans le Chaudron devant les 27 points du pivot nigérian… Grosse pensée pour Robert Zinn.